Séminaire du DEAMM – Une falsafa renouvelée durant la pré-Nahḍa alépine: ta‘rīb et intertextualité dans l’édition critique du Livre d’art rhétorique du patriarche Athanase III Dabbās
Prochaine séance :
Mardi 27 juin, de 15 à 17h
Ifpo, Beyrouth – Salle de conférence
Une falsafa renouvelée durant la pré-Nahḍa alépine: ta‘rīb et intertextualité dans l’édition critique du Livre d’art rhétorique du patriarche Athanase III Dabbās
Stefano DI PIETRANTONIO (Doctorant, Université catholique de Louvain)
crédits image : Extrait du chap. 2 du livre V de l’œuvre (Kitāb fī ṣinā‘at al-faṣāḥa), Bibliothèque orientale, Université Saint-Joseph de Beyrouth, ms. 1440 (f. 152v).
Séances passées
8 juin 2023 – 17h (heure de Beyrouth). Séance animée par Natalie Smrekar.
Ifpo, salle de conférences
Le pouvoir performatif du discours de Hassan Nasrallah : Construction de l’image politique à travers le langage et la légitimité
Dans cette présentation, Natalie Smrekar abordera la notion de performativité du langage, en s’appuyant sur la célèbre citation d’Austin (2015:3) sur le pouvoir du langage d’agir dans le monde et sur le monde. Nous examinerons le rôle essentiel de la légitimité dans la performativité du locuteur. En prenant l’exemple du leader Hassan Nasrallah, on constate les efforts considérables déployés par le Hezbollah pour cultiver son image en tant que leader politique, comme le souligne Matar (2015:2). Ces efforts portent leurs fruits, comme en témoigne la faveur dont il bénéficie sur les places publiques arabes, comme révélé par exemple dans un sondage réalisé en Égypte en 2006, où il est considéré comme le leader préféré (Blanford, 2007:4). Parmi les outils utilisés par le parti pour construire l’image de Nasrallah, on trouve ses fréquents discours publics. Ce dernier se distingue par sa maîtrise des registres du continuum linguistique, qu’il utilise comme stratégie de communication. En ce qui concerne le lexique, les termes sont soigneusement choisis et portent une charge sémantique considérable, notamment lorsqu’ils font référence aux récits de la tradition chiite, tels que Karbala. En analysant ces éléments, Natalie Smrekar cherchera à comprendre comment le discours de Hassan Nasrallah parvient à influencer les actions d’autrui, en exploitant habilement les ressources linguistiques et symboliques à sa disposition.
•Ambroise, B. (2015). La philosophie du langage de J. L. Austin : ce que la parole fait. Philopsis, halshs-01246820.
•Blandford, Nicholas. 2007. Introduction (E. Khouri, Trans.). In N. Noe & N. Blandford (Eds.), Voice of Hezbollah: The Statement of Sayyed Hassan Nasrallah pp. 1–13. London, England: Verso.
•MATAR,D.,(2015) Hassan Nasrallah :The cultivation of image and language in the making of a charismatic leader” Culture, Communication & Critique
Mercredi 8 février 2023
16h, salle de conférence de l’Ifpo, Beyrouth
Les régimes califaux : À la recherche des racines des processus délibératifs dans l’Islam classique, par Abdul-Hameed Al-Kayyali
Après le décès du prophète Muhammad en 632 AD/11 de l’Hégire, une série de successeurs appelés khulafā’ ou califes, ont revendiqué l’autorité politique sur la communauté musulmane. L’émergence de l’institution du califat au cours de la période classique de l’islam (traditionnellement datée du 7e et au 13e siècle AD/ du 1er au 7e siècle de l’Hégire) se situe au carrefour de plusieurs éléments d’origines diverses, qui ont concouru à redéfinir les questions d’élection, de consultation et de participation politique. Or, la thématique du califat ne se limite pas à l’islam classique. Au contraire, les traditions ainsi que les débats sur le califat au cours de la longue histoire de l’islam et jusqu’à aujourd’hui en ont fait un héritage extrêmement influent sur la politique, les cultures et les idéologies des mondes arabe et musulman d’aujourd’hui.
La conférence cherchera en premier lieu à examiner et replacer dans leur contexte historique des notions centrales dans l’islam et inhérentes aux sociétés musulmanes, telles que khilāfa ou régimes califaux, shūrā ou consultation, ʾistikhlāf ou nomination, ʾahl al-ḥall wa al-ʿaqd (ceux qui ont le pouvoir de contracter) ou ʾahal al-ʾikhtiyār (ceux qui ont le pouvoir d’élire), bayʿa ou allégeance consentement au calife. Un second objectif sera d’explorer comment ces notions ont été perçues, valorisées ou dévalorisées, à d’autres périodes historiques. L’une d’elles est la période abbasside tardive, lorsque la question du pouvoir en islam est devenue plus aigüe sous l’effet du démembrement de l’empire abbasside et la diminution de l’autorité des califes. Nous nous pencherons également sur les périodes moderne tardive et contemporaine pour mettre en jeu le présent et le passé/ les passés. Ce parcours nous permettra de mettre en lumière quelques aspects de la relation entre la démocratie et l’islam dans les discours théoriques et les pratiques politiques d’aujourd’hui dans les mondes arabe et musulman des 20e et 21e siècles, de manière à promouvoir une réflexion globale.
Abdul-Hameed Al-Kayyali est chercheur à l’institut français du Proche-Orient- Ifpo (Amman), Département des études arabes médiévales et modernes (DÉAMM), titulaire d’un doctorat sur les mondes arabe et musulman de l’université d’Aix-Marseille. « Les régimes califaux : À la recherche des racines des processus délibératifs dans l’Islam classique » est une recherche effectuée par Al-Kayyali au sein du projet L’historicité dans les mondes arabe et musulman accueilli par Das Leibniz-Zentrum Moderner Orient, Berlin.
Vendredi 13 janvier à 16h
Hospitalité : Lorsque le tableau se fait cercueil, Nibras Chehayed
Salle de conférence de l’Ifpo
campus de l’ambassade de France au Liban
rue de Damas – Beyrouth
Dans cette rencontre, Nibras Chehayed analysera des œuvres d’art produites en Syrie post 2011, qui offrent aux victimes une hospitalité à la fois singulière et angoissante : livrer aux morts la cité des vivants afin de reconfigurer le monde à partir de leur disparition. Nous verrons comment ces nouvelles pratiques artistiques déstabilisent nos représentations quotidiennes du corps.