Axes de recherche du DEAMM

Le DEAMM compte cinq grands axes de recherche, tous transversaux et structurés par des programmes de recherche collectifs.

Axe 1 –  Archéologie, épigraphie et culture matérielle

le DÉAMM poursuit ses travaux dans le domaine de l’archéologie et de l’épigraphie islamiques, notamment en Jordanie.

L’essentiel des travaux du DEAMM portent actuellement sur Jérash,  et étudient le devenir d’une agglomération antique à l’époque islamique (636-1516). Ils visent à renouveller notre compréhension de l’une des plus importantes agglomérations de la région et sera l’occasion de proposer une synthèse sur les périodes islamiques, beaucoup moins bien connues en Jordanie que les périodes romaine et byzantine. Le site de Jérash offre un terrain diachronique exceptionnel pour comprendre, dans le contexte de l’avènement de nouveaux systèmes politiques, sociaux, culturels et religieux, les évolutions d’une cité antique et sa marginalisation progressive. Des études ponctuelles sur les occupations islamiques ont déjà été publiées, mais aucune vision globale n’a encore été mise en avant.

Axe 2 –  Études historiques, des débuts de l’Islam à la fin de la période ottomane. 

Les travaux du DEAMM dans les domaines historiques se concentrent actuellement sur la période abbasside, avec notamment l’étude des institutions sécuritaires et des interactions entre leurs agents et la société en Syrie et en Iraq du 8e au 10e siècle.

 Axe 3- Philosophie et histoire des textes et des pratiques religieuses.

Le Deamm entend participer au renouveau des études sur les textes arabes, dans deux directions principales. La première  entend poursuivre la recherche fondamentale dans les champs disciplinaires qui ont fait la renommée du département, notamment l’étude des sources. Les travaux se concentrent sur la philosophie arabe médiévales, où ils sont portés par l’ANR GAIA, et sur l’islamologie, un champ qui fait actuellement l’objet d’une importante impulsion dans le paysage de la recherche français.

 Cet axe entend également laisser émerger des projets expérimentaux, comme le montre l’étude sur la littérature carcérale et de l’art syriens post-2011, ou encore celle des enjeux de la traduction philosophique de et vers l’arabe.

 Axe 4. Langues et littératures. 

Dans le domaine linguistique, le DEAMM poursuit l’étude de la dialectologie, dans laquelle l’Ifpo est pionnier  depuis les travaux de Jérôme Lentin sur les parlers de Damas dans les années 1990. Il poursuit actuellement  des travaux de linguistique et socio-linguistique qui s’étendent aux dialectes du Levant.

Dans le domaine de la littérature, le DEAMM se concentre sur la littérature populaire. Depuis maintenant plus de vingt ans, l’Ifpo est engagé dans l’édition et l’étude de la Sirat Baybars, récit central de la littérature patrimoniale et populaire des Arabes. Le premier projet éditorial est désormais achevé (18 volumes parus), mais depuis 2020, la Sirat vit une nouvelle étape à travers le projet ANR LiPoL (Littérature populaire du Levant), coordonné par Iyas Hassan (https://lipol.hypotheses.org/a-propos).

  Axe 5 – Patrimoine, culture et archives. 

Cet axe transversal témoigne de la montée en puissance des études sur la protection du patrimoine en zone de crise, mais aussi de la question des archives au Proche-Orient. Au sein du DEAMM, il se concentre autour de deux thématiques principales. 

Tout d’abord, la valorisation des archives de l’Atelier du Vieux Damas. Créé à la fin des années 70, l’Atelier du Vieux Damas (désormais AVD) est une cellule de recherches et de documentation qui s’intéresse à l’étude de l’histoire urbaine et architecturale de la ville de Damas. Durant plus de quarante ans, l’équipe du Vieux Damas a travaillé sur l’étude approfondie des faubourgs historiques qui se sont développés à côté de la vieille ville, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979. Des présentations de travail, des dossiers d’étude, des milliers de photographies, des cartes historiques et des cahiers de visite concernant ces faubourgs sont classés et préservés dans les locaux de l’Ifpo à Damas. Le projet de valorisation concerne pour le moment une partie du fonds photographique de l’AVD. 

En second lieu, le patrimoine urbain beyrouthin. En réponse à la montée en puissance des enjeux patrimoniaux, en particulier après la double explosion au port de Beyrouth, et dans le cadre de la réponde commune de l’Ifpo, le DEAMM a mis en place un programme d’aide à la publication sur l’architecture des maisons ottomanes et mandataires beyrouthines.