La fondation de l’Institut français du Proche-orient au tournant du XXIe siècle (2002) a inscrit cette unité au cœur du réseau français des UMIFRE, au service de l’internationalisation de la recherche française et de sa diplomatie scientifique. Elle a aussi formalisé et consolidé ses principales ambitions : la promotion d’une recherche en sciences humaines et sociales de terrain, en partenariat, visant l’excellence internationale et cultivant l’exercice de la pluridisciplinarité et du comparatisme. En 2022, l’Institut a célébré les 100 ans de la recherche française en sciences humaines et sociales au Proche-Orient. Fort de cet héritage et résolument tourné vers les enjeux contemporains de la recherche, le pilotage de sa politique scientifique est structuré par trois départements scientifiques : le Département d’archéologie et d’histoire de l’Antiquité (DAHA), celui des études arabes, médiévales et modernes (DÉAMM) et celui des études contemporaines (DÉC).
Sa position stratégique se nourrit de sa présence dans cinq pays du Proche-Orient, le Liban, la Jordanie, les Territoires palestiniens, l’Irak et la Syrie (en veille depuis 2011), de ses programmes structurants sur le long terme et de son adaptation continue, combinée à l’ancienneté de son implantation régionale. Parce qu’elles sont ancrées localement et connectées à l’international, les activités de l’Ifpo produisent des connaissances originales, empiriques et comparatistes, dans des sociétés sur lesquelles la demande sociale d’expertise est exponentielle.
Elle s’explique en effet également par les dynamiques que connaissent les sociétés du Proche-Orient, qui débordent leurs frontières. Elles suscitent à l’international des questionnements au sujet desquels les sciences humaines et sociales et les métiers de l’archéologie sont convoqués : actions en faveur des patrimoines en péril, compréhension des phénomènes migratoires sans précédent, connaissance des dynamiques urbaines, appel d’air(e) en matière d’islamologie et d’analyse du fait religieux ou encore analyse de crises multidimensionnelles ces dernières décennies.
Le rôle pivot que se propose d’assurer l’Ifpo tient enfin à l’articulation exceptionnelle de ses services d’appui à la recherche : un stage d’arabe réputé, le développement de compétences en architecture du patrimoine, un tournant numérique précoce, l’édition de revues ou collections phares dans leurs domaines et un patrimoine archivistique et documentaire précieux, accumulé sur un siècle, que l’Institut s’attache à rendre davantage accessible.