Séminaire : Beyrouth nostalgie : Reconstitutions virtuelles, entre patrimonialisation, mémoire et imaginaire (Beyrouth, 31/03/17)
Séminaire : « Une possibilité de Beyrouth. Projections utopiques et initiatives citoyennes »
Organisé par l’Observatoire urbain du Proche-Orient
Présentation
Les destructions liées à la guerre, et surtout à la reconstruction qui a suivi, ont représenté un bouleversement majeur du paysage urbain beyrouthin. Les destructions se poursuivent de nos jours, quartiers et bâtiments anciens disparaissant au fur et à mesure que la ville se densifie, se renouvelle et se reconstruit sur elle-même. L’absence de politique de préservation du patrimoine architectural et, plus généralement, l’absence de politique urbaine participent de cet effacement rapide du Beyrouth d’avant guerre. Le développement sans frein d’un urbanisme spéculatif et ultra-libéral accroit de façon considérable la distance existant entre une ville de plus en plus étrangère à elle-même, livrée aux seuls intérêts privés, et une grande partie de sa population, qui peine à se reconnaitre dans un présent urbain d’apparence extrêmement chaotique. A côté des tentatives de sauvetage et de patrimonialisation des derniers éléments urbains qui peuvent encore être sauvés, certains usagers de la ville fabriquent leurs propres espaces virtuels, reproductions idéalisées et nostalgiques ou formes de substitution à ce qui a été perdu : collectes de photographies et de cartes postales d’époque, récits de promenades urbaines, évocations de lieux disparus ou transformés, recensions de noms de rues et d’immeubles, création de sites web dédiés, etc. Cette sixième et dernière séance de notre séminaire « Une possibilité de Beyrouth » présentera ainsi certaines de ces initiatives, à la fois reconstitutions virtuelles d’espaces disparus, évocations nostalgiques d’un Beyrouth qui n’existe plus, tentatives de sauvetage d’une mémoire urbaine de plus en plus menacée, mais aussi tentative de rendre de nouveau présente, au moins virtuellement, une réalité urbaine profondément modifiée. Cette séance devrait ainsi permettre d’aborder des questions aussi diverses que celles de la mémoire partagée, des « espaces publics virtuels » ou encore de la nostalgie comprise à la fois comme rapport au passé, sentiment de perte et comme mode d’action dans le présent.
Intervenants
Lina Ezzedine (graphiste), Fadi Ghazzaoui (historien), Imad Kozem (ingénieur), Camille Tarazi (architecte)
Discutant : Mazen Haïdar (architecte du patrimoine, Alba-Univ. de Balamand)
Date et horaires
Vendredi 31 mars 2017 de 17 h à 20 h
Lieu
Institut Français, Espace des Lettres, Salle de conférence, Rue de Damas, Beyrouth