La question du nihilisme, entre littérature et témoignage (11/06/2019)
Séance du séminaire, Shakk : « La révolte et la guerre en Syrie dans une perspective comparée »
Intervenant·e·s
La séance sera animée par deux Intervenant·e·s
Catherine Coquio
Catherine Coquio, professeur de Littérature comparée à Paris Diderot. A cofondé l’Association Internationale de Recherches sur les Crimes contre l’Humanité et les Génocides (1997-2008), créé le centre Littérature et savoirs à l’épreuve de la violence politique (2000-2008), aujourd’hui membre du Cerilac, cycle « Écrire et penser avec l’histoire à l’échelle du ‘monde’ ?». Travaille sur nihilismes et utopismes, écritures de l’histoire et imagination du temps, la violence politique, les littératures de témoignage, les régimes de vérité, l’idée de monde. Auteure de : Rwanda. Le réel et les récits (2004) ; L’art contre l’art. Baudelaire, le joujou moderne et la décadence (2006) ; L’Enfant et le génocide (2007, avec A. Kalisky) ; La littérature en suspens (2015) ; Le Mal de vérité ou l’utopie de la mémoire (2015). A (co)édité les collectifs : Mécislas Golberg, passant de la pensée (1995) ; Parler des camps, penser les génocides (1999). L’Histoire trouée. Négation et témoignage (2003) ; Retour du colonial ? (2008) ; La Question animale entre sciences, littérature et philosophie (2011), Littérature et histoire en débats (2012) ; Roms, Tsiganes, Nomades : un malentendu européen (2014) ; Imre Kertész (2016) ; Accélérations (2016), Rwanda, 1994-2014. Histoire, mémoires et récits (2017), Apocalypse : une imagination politique (2018).A édité : Berthe Kayitesi : Demain ma vie. Enfants chefs de famille dans le Rwanda d’après (2008) ; Otto B. Kraus, Le Mur de Lisa Pomnenka (2013) ; Mécislas Golberg. Disgrâce couronnée d’épines et Lettres (2018). A créé en 2011 la collection « Littérature Histoire Politique » chez Garnier où ont paru Écrits libres de Syrie de F. Mermier. A coorganisé avec Nisrine Al Zahre le cycle Syrie : à la recherche d’un monde (déc 2017-jvier 2018. Colloque en ligne : https://diderot-tv.univ-paris-diderot.fr/syrie-la-recherche-dun-monde-0). Co-fondatrice du Comité Syrie-Europe en 2016.
Textes en ligne sur la Syrie : https://lundi.am/A-quoi-bon-encore-le-monde-Nihilisme-naivete-negation; https://www.en-attendant-nadeau.fr/2017/12/05/syrie-existe-augier/
Nibras Chehayed
Nibras Chehayed est membre de l’ANR Shakk. Il a une formation pluridisciplinaire en architecture, en théologie et en philosophie. Il est l’auteur de plusieurs articles spécialisés en philosophie, en politique et en littérature publiés au Liban, en France et aux États-Unis, et d’un livre en arabe intitulé Entre le Dieu perdu et le corps retrouvé (Editions Bayt al-Muwâtin, 2014). En 2018, il a soutenu une thèse de philosophie à l’École normale supérieure de Paris. Intitulée Écrire le corps : Entre Nietzsche et Derrida, elle est en cours de publication aux Éditions Garnier Classiques. Titulaire d’une bourse Marie Curie, il commence bientôt une recherche postdoctorale portant sur le corps tragique dans le contexte syrien actuel à l’Université Paris-Diderot et à l’Ifpo au Liban. Avec Emma Aubin-Boltanski il a traduit 19 Femmes : Des Syriennes racontent (تسع عشرة امرأة. سوريات يروين) à paraître en septembre 2019 aux Éditions Stock.
Présentation
Quel sens peut-on donner à l’acte de témoigner dans le contexte de guerre et de destruction que connaît la Syrie depuis 2011 ? À quoi sert la fiction littéraire ? Quelles visées attribuer aux récits de la révolution et de la guerre qu’on continue, malgré tout, à raconter ? À partir d’une analyse du roman La Mort est une corvée (الموت عمل شاق) (2015) du romancier Khaled Khalifa, Catherine Coquio et Nibras Chehayed tenteront d’abord une réflexion sur le nihilisme dans le contexte syrien actuel. Ce roman qui semble affirmer la victoire de l’absurde, la destruction des valeurs et le nivellement de la vie et de la mort intrigue. Catherine Coquio et Nibras Chehayed proposeront ensuite quelques réflexions sur les formes de résistance au non-sens à partir des livres de Samar Yazbek : Feux croisés. Journal de la révolution syrienne (تقاطع نيران. من يوميات الانتفاضة السورية) (2012), Les portes du néant (بوابات أرض العدم) (2015), qui peuvent être définis comme des « témoignages littéraires » et 19 Femmes : Des Syriennes racontent (تسع عشرة امرأة. سوريات يروين) (2018), recueil de témoignages à multiples voix. En élargissant à d’autres contextes (Shoah et génocide rwandais) seront également évoqués les rapports des littératures de témoignage au tragique et à la destruction du tragique.
Date et horaires
Mardi 11 juin 2019 de 17h à 19h
Lieu
Ifpo, bâtiment G, Salle de réunion 1er étage, Espace des lettres, Rue de Damas, Beyrouth
Contacts
Emma Aubin-Boltanski : emma.aubin-boltanski@ehess.fr
Thierry Boissière : thboissiere@gmail.com
Jean-Christophe Peyssard : jc.peyssard@ifporient.org
Informations complémentaires
Le carnet de recherche du programme Shakk : https://shakk.hypotheses.org/