Le jihad au Moyen Âge : textes, contextes et pratiques (VIIe-XIVe siècle)
Porteur du projet : Mehdi Berriah
Durée : 2023-2025
Financement : 45 000 euros
Financeur : Bureau central des cultes – Ministère de l’intérieur (appel à projets de recherche « Islam, Religion et Société »)
Laboratoire hébergeant le projet : Ifpo
Le projet Le jihad dans l’islam médiéval : textes, théories et pratiques (VIIIe-XIVe siècles) s’inscrit dans le contexte actuel qui est celui d’un intérêt grandissant au sein de la recherche pour les questions liées au jihad doublée d’une demande sociale forte puisqu’en lien avec les évènements et débats contemporains autour de l’islam. Depuis plusieurs années, nous souhaitions proposer les prémisses d’une nouvelle réflexion et approche du jihad médiéval. En effet, le concept de « jihad » véhicule des enjeux idéologiques et politiques considérables bien au-delà de la communauté scientifique. Or, comme la plupart de nos pairs, nous constations qu’il est galvaudé, utilisé sans souci de précision et, surtout, de contextualisation. Ce constat est à l’origine du projet.
Constats et problématiques
Les attentats perpétrés aussi bien les sociétés occidentales que celles du monde musulman, au nom de l’islam par des acteurs affirmant agir en conformité avec les injonctions divines évoquées dans le Coran et la Sunna amènent nécessairement à s’interroger sur la place du combat et de la violence guerrière dans les textes fondateurs de l’islam.
Le jihad est l’un des sujets les plus présents dans les débats actuels sur l’islam. Sur le plan académique, depuis les attentats de 2001, il a suscité une inflation éditoriale qui ne se dément pas au point que les chercheurs et/ou les commentateurs de l’actualité parlent parfois de « jihadologie ».[1] La majeure partie de cette production est l’œuvre de politistes et, dans une moindre mesure cependant, de sociologues qui s’intéressent essentiellement aux déclinaisons et aux effets de l’idéologie du jihad dans les sociétés contemporaines. Incontestablement, ces travaux permettent une meilleure connaissance et compréhension du mouvement jihadiste contemporain. Cependant, ils restent encore trop limités quant à la question du substrat idéologique médiéval qui sert de soubassement aux intellectuels, prédicateurs et autres faiseurs d’opinion d’aujourd’hui. Directement ou non, ils font appel à des interprétations du texte coranique et de ceux de la tradition prophétique élaborées par des savants médiévaux. D’ailleurs, il n’est pas rare de constater des approximations et erreurs historiques dans ces travaux qui montrent que l’histoire du jihad et son historicité demeurent insuffisamment connue.
Pour mieux comprendre ses déclinaisons ainsi que ses effets politiques et sociétaux, le phénomène jihad doit être appréhendé dans le temps long et dans toute sa complexité. Les intellectuels comme les différents groupes ou individus qui s’en réclament et/ou en proposent des définitions se réfèrent à des penseurs et à des textes rédigés au cours de la période médiévale. C’est pourquoi l’étude du jihad médiéval est essentielle. Pourtant, il est inégalement documenté par l’érudition occidentale, qui néglige d’ailleurs presque systématiquement la façon dont les intellectuels arabes l’appréhendent et cela malgré la masse considérable de travaux dans le monde arabe sur la question. Ce phénomène peut s’expliquer par diverses raisons : la barrière de la langue, l’accès à la documentation et, parfois, des préjugés intellectuels qui peuvent amener des chercheurs occidentaux à considérer l’approche et les analyses des chercheurs du monde arabe comme pas assez objectives voire dans certains cas apologétiques lorsqu’elle a une portée religieuse (Berriah, 2022, p. 67). Certes, on ne peut nier le caractère apologétique de certains de ces travaux mais ceci ne doit en aucun cas être généralisé et constituer un prétexte pour balayer d’un revers de main toute l’historiographie arabe et l’exclure de facto du débat scientifique. Associer et confronter les travaux produits par l’érudition occidentale et arabe ne peut être que bénéfique à la recherche : elles permettront à leurs acteurs de mieux se connaître, d’échanger, de débattre, et, in fine, de la faire avancer.
Certes encore utiles, les travaux en français qui ont été consacrés au jihad médiéval, par exemple par Alfred Morabia (Morabia, 1993) ou Emmanuel Sivan (Sivan, 1968), doivent être complétés et renouvelés. Parmi les travaux en français récents et aisément accessibles, seuls quelques articles publiés par Makram Abbès proposent des réflexions basées sur une étude fine de la documentation (Abbès, 2014, 2015, 2016). Les derniers travaux parus en anglais sont plus nombreux, mais ils ne prennent guère en compte l’approche plus globale du phénomène du jihad initiée par David Cook (Cook, 2005) et Michael Bonner (Bonner, 2006). En effet, il est surprenant de constater que la croisade reste le prisme privilégié pour l’étude du jihad médiéval des récents travaux parus en langue anglaise (Christie et Gerish, 2003 ; Mourad et Lindsay 2013 ; El-Azhari, 2016 ; Goudie, 2019), et comme une comme une idéologie monolithique déclinant un droit de la guerre imposant des normes de comportement à l’ensemble des acteurs sociaux.
Ce projet propose de se démarquer de telles démarches et de contribuer à pallier les manques qu’elles engendrent. Résolument pluridisciplinaire, il ambitionne d’appréhender le phénomène jihad sur le temps long, dans toute sa complexité et dans ses différentes dimensions (religieuse, jurisprudentielle, idéologique, politique, économique, sociale, culturelle, poétique). Il conviendra d’inscrire l’étude du jihad dans ses contextes de théorisation, ses évolutions, et à tenter de mieux comprendre les relations complexes entre les théories du jihad, entendues comme un ensemble de principes et de prescriptions, et les multiples pratiques qui en relèvent, dont il s’agit de se demander systématiquement si elles les suscitent ou si, au contraire, elles les génèrent.
Plusieurs questions guideront nos investigations dans ce projet : quelle place les textes fondateurs (le Coran en premier lieu puis la tradition prophétique), accordent-t-il au combat et à la violence guerrière ? Quelle proportion du corpus représentent-ils ? Quels sont les écrits qui « matérialisent » les premières théorisations du jihad ? Dans quel(s) épistémé et paradigme(s) s’inscrivent-elles ? Quels sont les grands théoriciens du jihad médiéval ? À partir de quels substrats théologico-religieux les oulémas théorisent le jihad et comment expliquer l’existence de différentes théorisations ? Existe-t-il une hiérarchie des substrats théologiques ? Si oui, sur quels critères se base-t-elle ? Comment ces critères sont-ils choisis et/ou imposés par les oulémas ? Comment les oulémas opèrent-ils leur sélection ? Si oui, pour quelles raisons et par quels procédés ? Quelles interprétations des textes fondateurs en lien avec le jihad ont proposé les premiers oulémas ? Quels éléments et représentations peuvent expliquer que certaines soient plus « belliqueuses » que d’autres et soient encore reprises de nos jours par des oulémas et des idéologues du jihadisme contemporain ? En quoi les fondements des madhhab-s (écoles de droit) peuvent-ils expliquer certaines divergences des penseurs médiévaux quant au droit du jihad ? Quid du financement du jihad qui, outre son aspect religieux, reste un effort guerrier mobilisant diverses ressources, aussi bien humaines que matérielles ? En quoi et jusqu’à quel point le contexte (régional ou international) pouvait-il influencer la théorisation du jihad ? Selon les époques, doit-on parler de jihad globalisé ou plutôt de jihads régionalisés ? Est-ce que seule la théorie dicte la norme dans le discours et la pratique ou bien, au contraire, est-ce que cette dernière et son contexte peuvent se substituer voire s’imposer aux prescriptions et faire office de norme ? Quelles étaient les conséquences dans la pratique et, par conséquent, les répercussions sur le terrain ? Ces questions constituent, parmi d’autres, les fils d’Ariane pour cette étude.
Le corpus
Souvent, les travaux sur le jihad médiéval se limitent à l’analyse des chroniques accompagnée, parfois, par celle du chapitre sur le jihad d’un traité de droit, souvent les mêmes car les plus connus. Aux chroniques, il est nécessaire de faire appel à la littérature juridique et des faḍā’il (mérites du jihad) produite tout au long de la période médiévale et encore de nos jours. Bien que considérable, la littérature dite religieuse doit être passée au peigne fin afin de glaner, ici et là, des données substantielles quant aux substrats théologiques du jihad proposés par les grands théoriciens du jihad médiéval et qui prennent racine dans les textes fondateurs que sont le Coran et la Sunna. En outre, la littérature guerrière à l’instar de celle de la conduite de la guerre et de la furūsiyya, dont bon nombre de manuscrits restent encore inédits, a longtemps été négligée malgré les efforts de la communauté des chercheurs dans ce sens depuis les deux dernières décennies (Conermann, 2009 ; Carayon, 2012 ; Guo, 2013 ; Zouache, 2013 ; Berriah, 2017, 2020). Les auteurs de cette littérature ne se bornent pas aux seuls aspects techniques et ne considèrent pas la guerre, selon la conception clauzewitzienne, comme un moyen d’atteindre des buts politiques et donc dotée d’une valeur neutre. La guerre contre l’infidèle revêt un caractère religieux, sacré et cette idée est souvent mise en avant dans l’introduction de ces écrits et disséminée à travers les chapitres. En effet, les chapitres sur les différentes manœuvres, tactiques et armes sont souvent parsemés de versets coraniques et de hadiths en lien avec le jihad. Ces sources didactiques comportent des informations précieuses sur le jihad notamment sur sa pratique, son évolution et l’intégration d’éléments exogènes de cultures guerrières diverses.
Bien que ne pouvant prétendre à l’exhaustivité, cette étude apporte des éléments nouveaux pour la connaissance du jihad médiéval à partir d’un large corpus de sources dont les données sont analysées à l’aune des contextes (politique, religieux, social, culturel) et de leurs évolutions. Elle offre des clés de compréhension sur la complexité du phénomène jihad à travers ses multiples dimensions.
Axes de recherche, méthode et mise en œuvre pratique
Axes du projet
Le projet se décline en quatre axes à la fois distincts et complémentaires :
- l’axe 1 « corpus ». Il s’agira de réaliser un inventaire, autant que faire se peut, de toute la production savante sur le jihad des débuts de l’Islam jusqu’au XIVe siècle.
- l’axe 2 « théologie et paradigme(s) » aura pour objet l’étude du jihad, du combat, de la violence guerrière dans le texte coranique (interprétation des savants et idéologies qui en résultent).
- l’axe 3 « philologie » mettra en relief les emprunts et les influences entre les différents auteurs et textes aux différentes époques.
- l’axe 4 « histoire » pour lequel on s’enquerra de mettre en lumière le contexte de production de chacun des écrits sur le jihad inventorié.
Phases du projet
Le projet se déroulera en trois phases :
- Inventaire des sources et élaboration du corpus
Il s’agira de mener un travail de recension et d’identification :
– de tous les versets coraniques relatifs au combat et à la violence guerrière et aux différentes exégèses dont ils ont fait l’objet.
– de tous les hadiths relatifs à la même thématique
– de la littérature des siyar
– de la littérature des faḍā’il al-jihād
– de la littérature juridique du jihad
– des fatwas sur le jihad
En outre, il conviendra, dans la mesure du possible, d’identifier, recenser et d’acquérir une copie de la documentation manuscrite relative au jihad et conservée dans diverses bibliothèques.
Analyse et exploitation des données
– Analyse et comparaison des différentes exégèses des versets du jihad contenues dans la littérature du tafsīr et les traités de fiqh. Il s’agira de mettre en exergue les procédés d’interprétation ainsi que les différences et similitudes existantes entre elles.
– L’analyse du corpus juridique et de la fatwa permettra de s’enquérir des réalités et des problèmes divers (économiques, sociaux, etc.) relatifs au jihad ainsi que leurs conséquences auxquelles les juristes ont été confrontés et interrogés.
– L’examen de la littérature soufie et sa confrontation avec les chroniques mettra en évidence le lien fort qui existait entre les soufis et la pratique du jihad, remettant en cause l’idée reçue d’une dichotomie voire d’un antagonisme structurel entre soufisme et jihad.
– Confrontation des récits de combats dans les chroniques et des normes édictées dans les traités de droit. Ce travail de comparaison permettra de déceler continuités, décalages ou ruptures, de les comprendre et de tenter de les expliquer.
– Cartographie des écrits sur le jihad avec un court descriptif du contenu et une présentation de l’auteur.
– Analyse et indexation de la terminologie employée par les théologiens et juristes sur les questions relatives au jihad (hudna, munāsafa, ahl dhimma, al-inghimās fī al-ʿaduww, dār al-ḥarb, ḍār al-kufr bi ghayr ḥarb, ḍar al-murakkaba, dār al-ṣulḥ). L’objectif sera aussi d’élaborer un glossaire sur la terminologie du jihad.
Production scientifique
Outre les articles, chapitres d’ouvrage et communications diverses en lien avec la thématique du projet, un rapport final sera présenté aux membres du Bureau central des cultes en janvier 2025. Étant donné la richesse du corpus, il a été décidé de se focaliser sur les Proche et Moyen-Orient. Le rapport servira de trame à un projet de publication en langue française sur le sujet auquel sera ajouté l’Occident musulman (Maghreb et al-Andalus). La soumission du manuscrit à un éditeur est prévue pour automne 2025.
Bibliographie sélective
Sources arabes
– Al-Bukhārī, Ṣaḥīḥ al-Bukhārī. Al-Ǧāmiʿ al-ṣaḥīḥ, ed. Muḥammad Fu’ād ʿAbd al-Bāqī, Cairo, Ibdāʿ, 2020.
– al-Harthamī, Mukhtaṣar fī siyāsat al-ḥurūb, éd. ʿArif Aḥmad ʿAbd al-Ġānī, Dār Kinān, Damas, 1995.
– al-Harawī, al-Tadhkira al-harawiyya fī-l-ḥiyal al-ḥarbiyya, Maktaba al-taqāfa al-dīniyya, Port Said, s.d.
– al-ʿIzz b. ʿAbd al-Salām, Aḥkām al-jihād wa faḍā’ili-hi, éd. Nazīh Ḥammād, Dār al-wafā’, Djeddah, 1986.
– al-Qarāfī, al-Aḥkām fī tamyīz al-fatāwā ʿan al-aḥkām wa taṣarufāt al-qāḍī wa-l-imām, éd. ʿAbd al-Fatāḥ Abū Ġuda, Maktab al-maṭbūʿāt al-islāmiyya, Alep, 1995.
– al-Sulamī, Kitāb al-jihād, éd. Suhayl Zakkār, Arbaʿa kutub al-jihād min ʿaṣr al-ḥurūb al-ṣalibiyya, Damas, al-Takwīn, 2007, p. 41-165.
– al-Ṭabarī, Abū Jaʿfar Muḥammad b. Jarīr, Jāmiʿ al-bayān fī ta’wīl al-Qur’ān, al-Maktaba al-tawfiqiyya, Le Caire, 2004, 30 vols.
– Badr al-Dīn b. Jamāʿa, Mukhtaṣar fī faḍl al-jihād, éd. Usāma Nāṣir al-Naqshabandī, Dār al-Watā’iq, Damas, 2008, p. 97-143.
– Badr al-Dīn b. Jamāʿa, Mustanad al-ajnād fī alāt al-jihād, éd. Usāma Nāṣir al-Naqshabandī, Dār al-Watā’iq, Damas, 2008, p. 27-95.
– Badr al-Dīn b. Jamāʿa, Taḥrīr al-aḥkām fī tadbīr ahl al-Islām, éd. Fu’ād ʿAbd al-Munʿim, al-Maḥākim al-sharʿiyya wa-l-shu’ūn al-dīniyya, Qatar, 1985.
– Ibn ʿAbd Rabih, al-ʿIqd al-farīd, éd. Mufīd Muḥammad Qamīḥā, Dār al-kutub al-ʿilmiyya, Beyrouth, 1983, 9 vols.
– Ibn Hudhayl al-Andalusī, ʿAlī b. ʿAbd al-Raḥmān, Ḥilyat al-fursān wa shiʿār al-shujʿān, Zayed Center for Heritage & History, Al-ʿAyn, 2001.
– Ibn Hudhayl al-Andalusī, Tuḥfat al-anfus wa shiʿār sukān al-Andalus, éd. ʿAbd AIlāh Aḥmad et Muḥammad Fātiḥ Zaʿl, Zayed Center for Heritage & History al-ʿAyn, 2004.
– Ibn Qutayba al-Dīnawarī, Abū Muḥammad ʿAbd Allāh b. ʿAbd al-Majīd, ʿUyūn al-akhbār, Dār al-kitāb al-ʿarabī, Beyrouth, s.d, 4 vols. (rééd. Dār al-kutub al-miṣriyya, le Caire, 1925).
– Ibn Kathīr, al-Ijtihād fī ṭalab al-jihād, éd. Suhayl Zakkār, Arbaʿa kutub al-jihād min ʿaṣr al-ḥurūb al-ṣalibiyya, Damas, al-Takwīn, 2007, p. 413-434.
– Ibn Qayyim al-Jawziyya, al-Furūsiyya, éd. Mashhūr Ḥasan, Dār al-Andalus, Haïl, 2003.
– Ibn Shaddād, éd. Suhayl Zakkār, Arbaʿa kutub al-jihād min ʿaṣr al-ḥurūb al-ṣalibiyya, Damas, al-Takwīn, 2007, p.183-274.
– Ibn Taymiyya, Qaʿida fī-l-inġimās fī-l-ʿaduw wa hal yubāḥ ?, Abū Muḥammad Ashraf b. ʿAbd al-Maqṣūd, Adwā’ al-salaf, Riyad, 2002.
– Ibn Taymiyya, Qāʿida mukhtaṣara fī qitāl al-kuffār wa muhādanatuhum wa taḥrīm qatlihim li-mujarad kufrihim, éd. ʿA. ʿA. al-Zīr Āl Aḥmad, Maktaba al-malik Fahd al-waṭaniyya, Riyad, 2004.
– Muslim b. al-Ḥajjāj, Abū al-Ḥusayn, Ṣaḥīḥ Muslim, éd. Muḥammad Fu’ād ʿAbd al-Bāqī, Ibdāʿ, Le Caire, 2020.
– Najm al-Dīn Ḥasan al-Rammāḥ, al-Furūsiyya wa l-manāṣib al-ḥarbiyya li-Najm al-Dīn Ḥasan al-Rammāḥ al-maʿrūf bi al-aḥdab, éd. ʿAbd Ḍayf al-ʿIbādī, Manshūrāt wizārat al-thaqāfa wa l-iʿlām, Bagdad, 1984 ; al-Furūsiyya wa l-manāṣib al-ḥarbiyya. Al-barūd – al-nīrān al-ḥarbiyya – al-taqṭīr – al-nīranjāt, éd. Aḥmad Yūsuf al-Ḥasan, Maʿhad al-turāth al-ʿarabī al-ʿilmī, Alep, 1998 ; al-Furūsiyya wa l-manāṣib al-ḥarbiyya, éd. Fārūq Aslīm, Zayed Center for Heritage & History, Abu Dhabi, 2007.
Études
– ABBES, Makram, « Pour un djihad contre le djihadisme », Esprit, 2016, nᵒ 12, p. 64-75.
– ABBES, Makram, « Qu’entend-on par jihâd ? », Les Grands dossiers des sciences humaines, novembre 2015, nᵒ 4 (Hors-Série : ‘La grande histoire de l’Islam’), p. 25-27.
– ABBES, Makram, « Réflexions sur la guerre en Islam », Extrême-Orient Extrême-Occident, 3 juin 2015, nᵒ 38, p. 219-233.
– ABBES, Makram, « Can we speak of just war in Islam? », History of political thought, 2014, vol. 35, nᵒ 2, p. 234-261.
– ADRAOUI, Mohamed-Ali, « Vers une autonomisation du jihadisme ? », dans Khadiyatoulah Fall (éd.) Djihadisme, radicalisation et islamophobie en débats Presses de l’Université Laval, Québec, 2021, p. 139-152.
– BERRIAH, Mehdi, « ʿAyn Ǧālūt (658/1260): Re-evaluating of a So-Called Decisive Battle », Annales islamologiques 55, Ifao, 2022, p. 63-88.
– BERRIAH, Mehdi, “Ibn Taymiyya’s Conception of Jihad: Corpus, General Aspects, and Research Perspectives”, Teosofi, 12/1, 2022, p. 43-70.
– BERRIAH, Mehdi, « Le cheval arabe chez les Mamelouks baḥriyya entre pragmatisme, symboles et représentations (XIIIe–XIVe siècles) », Arabian Humanities 8, 2017 [en ligne http://journals.openedition.org/cy/3398].
– BERRIAH, Mehdi, « Représentations, sunnanisation et sacralisation de la furūsiyya à l’époque mamelouke (XIIIe-XVIe siècle) », Bulletin d’études orientales 67, 2020, p. 229-246.
– BONNER Michael, Jihad in Islamic History: Doctrines and Practice, Princeton University, Princeton, 2006.
– BONNER, Michael, Aristocratic Violence and Holy War: Studies in the Jihad and the Arab-byzantine, American Oriental Society, 2013.
– BOSTOM Andrew, The Legacy of Jihad. Islamic Holy War and the Fate of Non-Muslims, Prometheus Books, New-York, 2005.
– CARAYON, Agnès, La Furūsiyya des Mamlûks : une élite sociale à cheval (1250-1517), thèse, Université de Provence Aix-Marseille, Aix-en-Provence, 2012.
– CARAYON, Agnès, « Représenter son identité, imposer son pouvoir. Les jeux guerriers des Mamelouks et la symbolique de la furūsiyya », dans Mathieu Eychenne, Stéphane Pradines et Abbès Zouache (éd.), Guerre et paix dans le Proche-Orient médiéval (Xe-XVe siècle), Ifao, Le Caire, 2019, p. 87-133.
– CHRISTIE, Niall et GERISH, Deborah, « Parallel Preachings: Urban II and al-Sulamī », Al-Masāq 15/2, 2003, p. 139-148.
– CHRISTIE, Niall, Muslims and Crusaders. Christianity’s Wars in the Middle East, 1095-1382, from the Islamic Sources, Routledge, London/New-York, 2014.
– CONERMANN, Stephan, « Muḥammad zu Pferde im Kampf. Ein Beispiel für das Genre der Furūsiyya an-nabawiyya während der Mamlukenzeit (1250-1517) », dans Bert G. Fragner, et al. (éd.), Pferde in Asien: Geschichte, Handel und Kultur, Vienne, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschafter, 2009, p. 51-61.
– COOK, David, Understanding Jihad, Berkeley, University of California Press, 2005.
– El-AZHARI, Taef, Zengi and the Muslim Response to Crusades: The Politics of Jihad, London, New-York, Routledge, 2016.
– FLORI, Jean, Guerre sainte, jihad et croisade. Violence et religion dans le christianisme et l’islam, éd. du Seuil, Paris, 2002.
– GOUDIE, Kenneth A., Reinventing Jihād: Jihād ideology from the conquest of Jerusalem to the end of the Ayyūbids (c. 492/1099-647/1249), Boston/Leiden, Brill, 2019.
– GUO, Li, « Sports as Performance: The Qabaq-game and Celebratory Rites in Mamluk Cairo », dans Stephan Conermann (éd.), Ulrich Haarmann Memorial Lecture, EB-Verlag, Berlin, 2013, vol. 5, p. 1-27.
– HASHMI Sohail (éd.), Just wars, Holy Wars and Jihads: Christian, Jewish and Muslim Encounters and Exchanges, Oxford University Press, Oxford, 2012.
– MORABIA, Alfred, La notion de Jihād dans l’Islām médiéval. Le « combat sacré » des origines au XIIe siècle, Albin Michel, 1993.
– MOURAD, Suleiman et LINDSAY, James, The Intensification and Reorientation of Sunni Jihad Ideology in the Crusader Period. Ibn ʿAsākir of Damascus (1105-1176) and His Age, with an Edition and Translation of Ibn ʿAsākir’s The Forty Hadiths for Inciting Jihad, Brill, Leyde/Boston, 2013.
– AL-SARRAF, Shihab, « Évolution du concept de furûsiyya et de sa littérature chez les Abbassides et les Mamlouks », dans Jean-Pierre Digard (éd.), Chevaux et cavaliers arabes dans les arts d’Orient et d’Occident, Gallimard/Institut du Monde Arabe, Paris, 2002, p. 67-72.
- AL-SARRAF, Shihab, « Furūsiyya Literature of the Mamlūk Period », dans David Alexander (ed.), Furūsiyya, vol. I, King Abdulaziz Public Library, Riyad, 1996, p. 118–135.
- AL-SARRAF, Shihab, « Mamluk Furūsīyah Literature and Its Antecedents », Mamluk Studies Review 8/1, 2004, p. 141-200.
– SIVAN, Emmanuel, L’Islam et la croisade. Idéologie et Propagande dans les Réactions Musulmanes aux Croisades, Librairie d’Amérique et d’Orient, Paris, 1968.
– ZOUACHE, Abbès, « Une culture en partage : la furūsiyya à l’épreuve du temps », Médiévales 64, 2013, p. 57-75.
[1]https://www.liberation.fr/debats/2016/04/15/la-jihadologie-une-matiere-explosive_1446458/?xtor=rss-450; https://www.liberation.fr/planete/2017/06/08/blog-jihadologie_1575474/