Les inscriptions grecques et latines de la Syrie (IGLS)
Voir aussi sur le site d’Hisoma
L’épigraphie grecque et latine au Proche-Orient
Discipline auxiliaire de l’histoire et de l’archéologie, l’épigraphie concerne tous les textes inscrits des supports variés. Son nom vient du grec epigraphè, « inscription ». Au Proche-Orient, pour l’épigraphie de langues grecque et latine, la plupart des inscriptions connues sont gravées sur la pierre, même si d’autres matériaux moins durables sont bien attestés (métal, bois, terre cuite, mosaïque). Selon les époques, des matériaux différents étaient préférés (par exemple, la terre crue pour l’écriture cunéiforme), mais ils ne sont plus d’un usage courant ou fréquent aux époques grecque et romaine.
Les textes connus permettent d’aborder quinze siècles d’histoire du Proche-Orient. La majorité sont inscrits en grec et concernent les périodes romaine (Ier s. av. J.-C.-IVe s. apr. J.-C.) et protobyzantine (IVe-VIIe s. apr. J.-C.), même si le nombre des inscriptions datant de l’époque hellénistique (IIIe-Ier s. av. J.-C.) n’est pas négligeable. Les inscriptions latines sont nettement plus rares, sauf sur quelques sites, tandis que l’usage du grec se poursuit aux époques omeyyade et même abbasside, en particulier sur les mosaïques. On trouve même quelques inscriptions grecques des Xe-XIIe s. apr. J.-C., à Jeblé, Résafa et Qalaat Sémaan. Dans l’ensemble, les inscriptions grecques sont, de loin, les documents écrits les plus nombreux et les plus divers. Il n’y a pas de site important qui n’en ait livré au moins une ou deux, voire plusieurs centaines, à Baalbek, Tyr et Sidon au Liban, à Gérasa en Jordanie et à Palmyre en Syrie.
Épigraphie et histoire
Les sources littéraires classiques sur la Syrie, peu abondantes, sont parfois lacunaires ou parcellaires. Les inscriptions sont donc souvent les seuls documents écrits qui permettent d’écrire l’histoire de la région. Elles peuvent également offrir un utile contrepoint aux découvertes archéologiques, nombreuses au Proche-Orient.
La confrontation des inscriptions des différentes régions du monde ancien permet de repérer des similitudes et des différences. Un corpus général regroupant systématiquement la documentation proche-orientale donnera à terme à la communauté scientifique un outil de travail sûr, base de toute étude historique.
Historique des recherches
Depuis près de deux siècles, des savants de diverses nationalités tentent de réunir l’ensemble des inscriptions grecques et latines connues. Les projets qui ont vu le jour privilégient généralement l’une ou l’autre des deux langues principales de l’Empire romain. Devant la multiplication des découvertes (on connaît actuellement plus d’un million de textes latins), on a eu souvent recours à l’élaboration de corpus régionaux, plus faciles à mener à bien.
Le Proche-Orient a longtemps eu une place un peu secondaire et ce n’est que très progressivement qu’on prit conscience de l’importance de l’Orient hellénisé. Après les premières explorations des pionniers, telles celles du voyageur allemand Ulrich Jasper Seetzen (1767-1811) et du voyageur anglais William John Bankes (1786-1855), vinrent les entreprises plus ambitieuses des savants français Ernest Renan (1823-1892) et William-Henry Waddington (1826-1894), bientôt complétées par une importante série de missions conduites en Syrie du Sud par Rudolf Ernst Brünnow et Adolf von Domaszewski (1897-1898) et par René Dussaud et Frédéric Macler (1899, 1901), en Syrie du Nord et en Syrie du Sud par l’Université de Princeton (1899-1900, 1904-1905, 1909), à Doura-Europos par l’Académie des inscriptions et belles lettres et l’Université de Yale (1922-1923, 1928-1936) et enfin à Palmyre à l’instigation d’Henri Seyrig (1895-1973), dans le cadre des activités du Service des Antiquités commun au Liban et à la Syrie, à l’époque mandataire (1920-1946), puis sous les auspices de la Direction générale des Antiquités de Syrie, en collaboration avec l’Institut français d’archéologie de Beyrouth (après 1946).
Le programme des Inscriptions grecques et latines de la Syrie (IGLS) vise à systématiser ces entreprises fondatrices. Sa genèse remonte à l’annonce faite au Congrès archéologique d’Athènes, en 1905, par Louis Jalabert (1877-1943), père jésuite de la Faculté orientale de Beyrouth, devenue l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Il s’agissait de refondre l’ouvrage fondamental de William-Henry Waddington, Inscriptions grecques et latines de la Syrie (Paris, 1870), qui rassemblait tous les textes connus de son temps. Le premier volume parut en 1929 et les recherches se poursuivirent dans les années suivantes. Parfois vieillis, les cinq premiers volumes, achevés par les soins du P. René Mouterde (1880-1961) avec des collaborateurs jésuites, sont en cours de refonte partielle.
Depuis les années 1960, les tomes parus répondent aux critères modernes des publications épigraphiques (texte, apparat critique, traduction, photographies et fac-similés, index). Les tomes à paraître compléteront la série qui englobe désormais non seulement le territoire de la République arabe syrienne et de la République libanaise, mais aussi le territoire du royaume hachémite de Jordanie, pour lequel la sous-série spécifique des Inscriptions de la Jordanie (I. Jordanie = IGLS 21) a été créée dans les années 1970. Le programme des IGLS prépare ainsi l’établissement du corpus des inscriptions grecques et latines de la Syrie au sens antique de ce toponyme, selon le souhait du P. Jalabert. Depuis peu, il contribue aussi à la mise en valeur du patrimoine épigraphique et monumental de la région par la préparation de catalogues épigraphiques des musées nationaux et régionaux. Établi en étroite collaboration avec la Direction générale des Antiquités et des Musées de Syrie, il est confié à l’UMR HiSoMA (CNRS-Université de Lyon). À cette entreprise fédérative participent des chercheurs de plusieurs universités et laboratoires de recherche. L’Ifpo est un partenaire important du programme pour le soutien logistique aux missions et parce que les volumes des IGLS sont publiés depuis l’origine dans la Bibliothèque archéologique et historique (BAH)
Travaux en cours
Jordanie
La Jordanie est particulièrement riche en inscriptions grecques et latines. Beaucoup de monuments inscrits sont dispersés dans les villages et restent très menacées par les aménagements modernes. Les textes en grec les plus anciens datent du IIe siècle av. J.-C. (Gadara). Les plus récents appartiennent à l’époque omeyyade et au tout début de l’époque abbasside (VIIe-VIIIe s.). Un long texte, qui a été gravé sur un mur et dont les blocs dispersés sont remployés dans le Qasr al-Hallabat, en bordure de la steppe jordanienne, a particulièrement retenu l’attention des savants. Ces derniers, depuis le début du XXe siècle, s’efforcent d’en retrouver les fragments manquants et d’en reconstituer le puzzle. Ce document capital est une constitution de l’empereur Anastase destinée à réorganiser l’empire d’Orient à la fin du Ve siècle. De nombreuses bornes milliaires romaines qui jalonnaient les routes, des centaines d’inscriptions funéraires romaines et byzantines, des mosaïques inscrites fréquentes dans les églises byzantines, des textes officiels dans les cités de la Décapole sont une partie essentielle du patrimoine jordanien. Des découvertes récentes, comme celle du Tombeau du Fondateur à Bayt Ras (Capitolias), montrent l’importance et le potentiel des travaux actuels et à venir.
Le programme spécifique des Inscriptions de la Jordanie (= IGLS 21), actuellement placé sous la codirection de Pierre-Louis Gatier (CNRS, HiSoMA, Lyon) et de Nabil Bader (Université du Yarmouk, Irbid), est né dans les années 1970. Jean Pouilloux, professeur à l’Université de Lyon, Adnan Hadidi, Directeur du Department of Antiquities, et Fawzi Zayadine, au Department of Antiquities, ont alors organisé une coopération qui a déjà permis la publication de trois tomes du corpus (I. Jordanie 2, 4 et 5/1). Les travaux de terrain ont été relancés en 2013 avec le soutien financier d’appels d’offre annuels du CNRS. En 2017-2018, le Department of Antiquities a donné de nouveau son accord à l’équipe franco-jordanienne de l’Université du Yarmouk et du laboratoire HiSoMA pour poursuivre le programme des Inscriptions de la Jordanie pour la période 2018-2021.
Inscriptions de la Jordanie 1/1 : Jordanie du Nord-Ouest (Nabil Bader, Jean-Baptiste Yon)
La zone couverte par le volume consacré à la Jordanie du Nord-Ouest est située autour de la ville moderne d’Irbid. Assez montagneuse à l’ouest de la vallée du Jourdain, plus steppique à l’est d’Irbid, elle comporte plusieurs cités antiques, Gadara (Umm Qays), Abila (Qwaylba), Capitolias (Bayt Ras) et Pella (Tabaqat Fahil), qui faisaient partie de la Décapole. Les inscriptions vont de l’époque hellénistique à l’époque protobyzantine. Depuis 2013, chaque année, les missions de prospection se sont poursuivies. La seconde phase, entamée en 2018, consiste en une prospection systématique des villages et des zones rurales, prospection pour laquelle l’appui et l’accompagnement des institutions locales (Department of Antiquities, Université du Yarmouk à Irbid) est indispensable.
Inscriptions de la Jordanie 1/2 : Ajlun (Nabil Bader)
Le travail de terrain se poursuit dans la montagne de l’Ajlun.
Inscriptions de la Jordanie 1/3 : Jarash (Pierre-Louis Gatier)
Plusieurs missions ont été récemment menées sur le site de Jarash, qui a livré une quantité et une variété considérable de textes depuis la fin de l’époque hellénistique jusqu’à la conquête musulmane. C’est le site phare de l’épigraphie grecque et latine en Jordanie. L’antique cité de Gérasa de la Décapole continue de fournir des documents nouveaux.
Inscriptions de la Jordanie 2, Supplément : Jordanie centrale (Pierre-Louis Gatier)
Plusieurs missions ont été récemment menées en Jordanie centrale, dont la dernière en 2018.
Inscriptions de la Jordanie 5/2 : Jordanie du Nord-Est (Julien Aliquot, Nabil Bader)
Les prospections ont été relancées en 2013 dans le Nord-Est de la Jordanie. Effectuées en collaboration avec Nabil Bader (Université du Yarmouk) et avec les missions archéologiques jordaniennes et étrangères qui travaillent dans la région, elles sont désormais étendues à toute la steppe du nord-est de la Jordanie et concernent des sites ruraux et fortifiés d’époque romaine, protobyzantine et islamique établis aux confins méridionaux du territoire antique de Bostra, la capitale de la province romaine d’Arabie. Cinq missions ont eu lieu en 2015-2018. Parmi les inscriptions qui ont été relevées, les inédits sont nombreux, en particulier à Azraq, Hallabat, Mafraq et Rihab.
Inscriptions de la Jordanie 5/3 : La constitution d’Anastase au Qasr al-Hallabat (Denis Feissel)
Le volume consacré à la constitution de l’empereur Anastase est en cours d’achèvement. Le travail de Denis Feissel sur ce document majeur du Proche-Orient protobyzantin s’inscrit dans le cadre du programme archéologique international consacré à l’étude et à la mise en valeur du site de Qasr al-Hallabat, sous la direction d’Ignacio Arce (ancien directeur de la Mission archéologique espagnole en Jordanie) et de Thomas Maria Weber-Karyotakis (German Jordanian University).
Inscriptions de la Jordanie 4, Supplément : Pétra et la Jordanie méridionale (Maurice Sartre)
Une mission a été effectuée à l’automne 2014.
Liban
Quelques dossiers importants se distinguent au Liban, tels celui de la colonie romaine de Béryte (l’actuelle Beyrouth), exceptionnel par la place qu’y tient le latin, celui des monuments funéraires de Sidon (depuis les stèles de mercenaires hellénistiques jusqu’aux innombrables cippes de l’époque romaine), celui des dédicaces à la triade divine d’Héliopolis-Baalbek ou encore celui des inscriptions forestières latines du Mont Liban, qui rappellent encore aujourd’hui aux promeneurs dans la montagne libanaise que, sous le règne d’Hadrien, deux procurateurs romains ont été chargés de mener à bien la “délimitation des forêts” (definitio siluarum) dans les zones où l’empereur se réservait les profits tirés de l’exploitation des ressources forestières. De nombreuses bornes milliaires romaines qui jalonnaient les routes, des centaines d’inscriptions funéraires romaines et byzantines, des mosaïques inscrites fréquentes dans les églises byzantines, des textes officiels dans les cités côtières de la Phénicie sont une partie essentielle du patrimoine libanais.
Au Liban, le programme des IGLS est l’héritier direct des travaux pionniers des pères jésuites de la Faculté Orientale, devenue l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Les travaux conduits par le P. René Mouterde (1880-1961) et divers collaborateurs ont permis d’accumuler une importante documentation constituée de carnets de copies manuscrites, de photographies et d’estampages. Ces archives sont conservées à la Maison de l’Orient et de la Méditerranée à Lyon et à la Bibliothèque Orientale de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Elles ont été complétées par de nouvelles prospections qui ont abouti à la parution de trois tomes du corpus (IGLS 6, 8/3 et 11). À la suite de la publication, par les soins de Julien Aliquot et de Jean-Baptiste Yon, des catalogues du Musée national de Beyrouth et du Musée de l’American University of Beirut (2016), deux nouveaux volumes sont actuellement en cours d’achèvement.
IGLS 8/1 : Beyrouth et sa région (Julien Aliquot)
Le tome IGLS 8/1 rassemble plus de quatre cents documents provenant de la capitale du Liban actuel et de son arrière-pays, avec le sanctuaire de Deir el-Qalaa, sur le versant maritime du Mont Liban. Fondé sur l’exploitation des archives du programme des IGLS, sur l’étude des collections épigraphiques des musées du Proche-Orient (Musée national de Beyrouth, musée de l’American University of Beirut) et d’Europe (Louvre) et sur les résultats de prospections épigraphiques conduites au Liban depuis 2008, il apporte des informations irremplaçables sur l’histoire de la cité antique de Béryte aux époques romaine et protobyzantine. Ce volume, publié simultanément en ligne et en accès libre, dans sa version électronique, et dans la Bibliothèque archéologique et historique de l’Institut français du Proche-Orient, dans sa version imprimée, sera le premier tome des IGLS à faire l’objet d’une édition numérique structurée selon les normes d’EpiDoc.
IGLS 8/2 : Byblos et le Liban-Nord (Jean-Baptiste Yon)
Le volume 8/2 est consacré à Byblos et au Liban-Nord, au nord du Nahr al-Kalb et à l’ouest de la ligne de crête du Mont Liban. Il rassemble les inscriptions des cités antiques d’Arca, Orthosie, Tripolis, Botrys, Byblos et de leur arrière-pays, avec une forte composante protobyzantine. Comme ailleurs, les épitaphes sont les plus nombreuses, mais on trouve également des dédicaces de monuments, dont des églises, et un ensemble important de textes religieux païens qui renseignent sur les cultes pratiqués dans la montagne libanaise dans l’Antiquité. Un autre exemplaire du fameux dossier de correspondance séleucide au nom d’Héliodôros, semblable à celui de Marisa en Idumée, provient de Byblos. La publication en 2016 des catalogues du Musée national de Beyrouth et de l’American University of Beirut (Berytus 56, 2016), ainsi que la préparation du catalogue des inscriptions du Musée du Louvre, ont utilement complété la documentation. La situation libanaise actuelle fait que certaines zones sont maintenant inaccessibles. Cependant, on peut considérer que le travail de terrain est à peu près achevé, hormis pour des découvertes ponctuelles. Le volume en est donc à l’étape de la rédaction.
Syrie
Les activités de terrain sont suspendues en Syrie depuis 2011. La publication des différents dossiers se poursuit toutefois sous la forme d’études ponctuelles et de nouveaux tomes du corpus, en particulier pour les volumes qui concernent la Syrie du Sud.
IGLS 4 et 7, Supplément : Syrie côtière (Julien Aliquot)
La deuxième édition du tome 4 des IGLS est consacrée au littoral et au versant maritime des montagnes côtières de la Syrie, depuis le Mont Casius (Jabal al-Aqra, à la frontière turque), au nord, jusqu’à la plaine du Akkar, au sud. Elle concerne les villes de Lattaquié, Jablé, Banias et Tartous. Julien Aliquot en assume la préparation depuis 2007. Contrairement au sud de la Syrie côtière, le nord de la région n’a fait l’objet d’aucune exploration systématique. Il paraît opportun de combler cette lacune en rééditant IGLS 4, publié sans photos en 1955 et très vieilli, et en complétant IGLS 7, paru en 1970. Toute la région requiert en effet une véritable prospection épigraphique, en collaboration avec les Départements des Antiquités de Lattaquié, Jablé et Tartous. Les campagnes de 2007-2010, complétées par la prospection archéologique de la vallée du Nahr al-Kabir du Nord, montrent que la Syrie côtière recèle de nombreux textes inédits (déjà 60
répertoriés) et qu’elle peut encore apporter des nouveautés, en particulier dans les villes de la côte (Laodicée-sur-mer, Gabala, Balanée, Arados) et sur les sites ruraux de la montagne (tels Mehelbé, Qadboun ou encore Hosn Souleiman-Baitokaikè). La prospection est complétée par l’étude des inscriptions grecques et latines du Musée national de Damas (250 textes) et des musées de Tartous et Lattaquié (70 textes), qui conservent une partie de la documentation régionale et pour lesquels des catalogues sont en cours de préparation.
IGLS 5, Supplément : Émésène (Jean-Claude Decourt)
Le tome 5 des IGLS, consacré à l’Émésène, c’est-à-dire à la région qui s’étend des premières pentes de la chaîne côtière, à l’ouest, au désert, à l’est, et qui comprend entre autres les villes actuelles de Homs (Émèse), Hama (Épiphanie), Restan (Aréthuse) et Salamiyeh (Salamias), date de 1959 et devait être entièrement refondu. Deux missions de prospection systématique, en 2006 et 2008, avaient permis de retrouver seulement 10 % environ de ce qui avait été jadis publié (sur un peu moins de 600 inscriptions lapidaires dans le volume) et d’en découvrir environ 120 nouvelles : la majorité des documents provient de la vallée de l’Oronte et de la zone sud-ouest qui correspond à ce qu’on appelle la Trouée de Homs. En 2009 et 2010, deux missions plus courtes ont permis de documenter d’autres inscriptions, inédites ou déjà connues, mais nécessitant d’être reprises, et désormais entrées dans les musées de Homs et de Hama ainsi qu’à la Maison archéologique de Qatna.
IGLS 12 : Damascène (Pierre-Louis Gatier)
La région couverte dans ce volume comprend Damas et sa région (ghouta et Antiliban, Damascène et Abilène) en incluant le Qalamoun, dont quelques sites avaient fait indûment partie jadis du tome 5 (Émésène). La prospection de la ville de Damas, de l’ensemble de la zone et de tous les sites (sauf un) a été achevée entre 2001 et 2010, en coopération avec Département des Antiquités de la Damascène. L’étude des inscriptions en provenance de la région et conservées au Musée national de Damas est achevée. L’un des aspects de l’épigraphie en Damascène est la grande rareté des textes latins et la plus grande rareté encore des textes de l’époque byzantine. Parmi les nouveautés, c’est surtout dans le domaine de la vie religieuse que les prospections épigraphiques autour de Damas enrichissent nos connaissances.
IGLS 13-16 : Hauran et Syrie du Sud (Annie Sartre-Fauriat et Maurice Sartre)
En 2009-2011, Annie Sartre-Fauriat a été accueillie en délégation CNRS par l’Ifpo à Damas afin de finaliser les tomes hauranais du corpus. Le travail a consisté à faire des explorations de terrain pour revoir certains textes et compléter la documentation photographique. À cette occasion, de nombreux inédits ont encore été découverts. Bien que la plaine de Déraa (Batanée) ait été interdite d’accès dès la mi-mars 2011, il a été possible de travailler sur le Léja (Trachôn) et dans le Jabal al-Arab (Auranitide) jusqu’au départ forcé de Damas à la fin du mois de juillet 2011. Les tomes 13/2 (Bostra et la plaine de la Nuqrah), 14 (Batanée) et 15 (Trachôn) ont paru entre 2011 et 2016. Annie Sartre-Fauriat et Maurice Sartre se consacrent désormais au tome 16, qui couvre l’ensemble du Jabal al-Arab et la frange désertique à l’est, ainsi que les textes hauranais de provenance inconnue.
IGLS 17 : Palmyre et Palmyrène (Jean-Baptiste Yon)
Le volume 1, qui concerne la ville de Palmyre, a été publié en 2012. Des prospections pour le volume 2 (Palmyrène et Tarif) ont eu lieu en 2009-2010.
Musées et collections
Inscriptions grecques et latines du Proche-Orient au musée du Louvre
Le musée du Louvre est l’institution qui possède la plus grande collection d’inscriptions grecques et latines du Proche-Orient antique conservées en dehors de leur région d’origine. L’acquisition de ces documents est le fruit d’une longue histoire où se sont illustrés de grands savants comme Félicien de Saulcy, Ernest Renan ou encore Charles Clermont-Ganneau. De la Turquie à la Palestine, en passant par la Jordanie, le Liban et la Syrie, divers ensembles se distinguent, comme les cippes funéraires de Sidon, les mosaïques d’Antioche, les textes de Doura-Europos, les mains votives du Liban, etc. Le catalogue en préparation doit réunir plus de trois cents documents d’époque hellénistique, romaine et byzantine. La publication donne l’occasion de mettre en valeur une partie importante des collections du Louvre, ainsi que le rôle du département des Antiquités orientales (AO) et du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines (AGER) dans la protection et la présentation d’un patrimoine très menacé. Elle s’inscrit dans le cadre du projet d’édition des Inscriptions grecques du Louvre (IG Louvre) en contribuant également aux travaux en cours du programme des IGLS.
Poids inscrits du Proche-Orient hellénistique et romain
Un volume consacré aux poids inscrits, civiques et royaux, du territoire couvert par les IGLS est en préparation avancée par les soins de Pierre-Louis Gatier. Les grandes collections d’Europe et du Proche-Orient ont été étudiées. Le projet s’appuie sur le programme de recherche international Pondera Online, dirigé par Charles Doyen à l’Université Catholique de Louvain.
L’équipe
Direction
Stéphane Gioanni, HiSoMA (Histoire et Sources des Mondes antiques), UMR 5189 du CNRS-Université de Lyon, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, 7, rue Raulin, 69007 Lyon, France.
Coordination
Julien Aliquot (CNRS Lyon).
Participants
Julien Aliquot (CNRS Lyon), Nabil Atallah Bader (Université du Yarmouk), Thomas Bauzou (Université d’Orléans), Jean-Claude Decourt (CNRS Lyon), Denis Feissel (CNRS Paris), Pierre-Louis Gatier (CNRS Lyon), Marc Griesheimer (Université d’Aix-en-Provence), Jean-Paul Rey-Coquais (Université de Dijon), Annie Sartre-Fauriat (Université d’Artois), Maurice Sartre (Université de Tours), Jean-Baptiste Yon (CNRS Beyrouth), Fawzi Zayadine (Department of Antiquities, Jordanie).
Bibliographie
Jalabert, Louis, et René Mouterde, IGLS I, Commagène et Cyrrhestique (BAH 12), Paris, 1929.
- Jalabert, Louis, et René Mouterde, IGLS II, Chalcidique et Antiochène (BAH 32), Paris, 1939.
- Jalabert, Louis, et René Mouterde, IGLS III/1, Région de l’Amanus, Antioche (BAH 46), Paris, 1950.
- Jalabert, Louis, et René Mouterde, IGLS III/2, Antioche, Antiochène (BAH 51), Paris, 1953.
- Jalabert, Louis, et René Mouterde, avec Claude Mondésert, IGLS IV, Laodicée, Apamène (BAH 61), Paris, 1955.
- Jalabert, Louis, et René Mouterde, avec Claude Mondésert, IGLS V, Émésène (BAH 66), Paris, 1959.
- Rey-Coquais, Jean-Paul, IGLS VI, Baalbek et Beqa’ (BAH 78), Paris, 1967.
- Rey-Coquais, Jean-Paul, IGLS VII, Arados et régions voisines (BAH 89), Paris, 1970.
- Breton, Jean-François, IGLS VIII, 3, Les inscriptions forestières d’Hadrien dans le Mont-Liban (BAH 104), Paris, 1970.
- Aliquot, Julien, IGLS XI, Mont Hermon (Liban et Syrie) (BAH 183), Beyrouth, 2008.
- Sartre, Maurice, IGLS XIII/1, Bostra (BAH 113), Paris, 1982.
- Sartre, Maurice, avec la collaboration d’Annie Sartre-Fauriat, IGLS XIII/2, Bostra (Supplément) et la plaine de la Nuqrah (BAH 194), Beyrouth, 2011.
- Sartre-Fauriat, Annie, et Maurice Sartre, IGLS XIV, La Batanée et le Jawlān Oriental (BAH 207), Beyrouth, 2016.
- Sartre-Fauriat, Annie, et Maurice Sartre, IGLS XV, Le plateau du Trachôn et ses bordures (BAH 204), Beyrouth, 2014.
- Yon, Jean-Baptiste, IGLS XVII/1, Palmyre (BAH 195), Beyrouth, 2012.
- Gatier, Pierre-Louis, IGLS XXI (Inscriptions de la Jordanie), 2, Région centrale (Amman – Hesban – Madaba – Main – Dhiban) (BAH 114), Paris, 1986.
- Sartre, Maurice, IGLS XXI (Inscriptions de la Jordanie), 4, Pétra et la Nabatène méridionale du Wadi al-Hasa au golfe de ‘Aqaba (BAH 115), Paris, 1993.
- Bader, Nabil, IGLS XXI (Inscriptions de la Jordanie), tome 5, La Jordanie du Nord-Est (BAH 187), 2009.
Choix d’inscriptions

- As’ad, Khaled, et Jean-Baptiste Yon, avec la collaboration de Thibaud Fournet, Inscriptions de Palmyre. Promenades épigraphiques dans la ville de Palmyre (Guides archéologiques de l’Ifapo 3), Beyrouth, 2001.
- Yon, Jean-Baptiste, et Pierre-Louis Gatier (éd.), Choix d’inscriptions grecques et latines de la Syrie (Guides archéologiques de l’Ifpo 6), Beyrouth, 2008.
Hors Collections
- Rey-Coquais, Jean-Paul, Inscriptions grecques et latines découvertes dans les fouilles de Tyr (1963-1974), I, Inscriptions de la nécropole (Bulletin du Musée de Beyrouth 29), Beyrouth, 1977.
- Rey-Coquais, Jean-Paul, Inscriptions grecques et latines de Tyr (BAAL Hors-série 3), Beyrouth, 2006.
- Yon, Jean-Baptiste, et Julien Aliquot, Inscriptions grecques et latines du Musée national de Beyrouth, Beyrouth, Ministère de la Culture, Direction Générale des Antiquités, Bulletin d’archéologie et d’architecture libanaises, Hors-Série 12, 2016.
Liens utiles
- Page du programme sur le site de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée
- Maison de l’Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux
- HiSoMA (Histoire et Sources des Mondes Antiques)
Légende des photographies
- Palmyre (Syrie), grande colonnade. Dédicace bilingue, grecque et araméenne, à la reine Zénobie (août 271 apr. J.-C.). Inscriptions de Palmyre, n° 20. Photo : Julien Aliquot (2008).
- Apamée (Syrie), entrée monumentale du bain public situé en bordure de la grande avenue. Inscription grecque commémorant la fondation du bain public par le bienfaiteur Lucius Julius Agrippa (début du IIe s. apr. J.-C.). Choix, n° 2. Photo : Julien Aliquot (2008).
- El-Bara (Syrie). Poème en latin sur un pressoir à vin (IVe-Ve s. apr. J.-C.) : « Tu vois les sucs pareils au nectar, présents de Bacchus, que la vigne a produits, revigorée par un chaud soleil. » Choix, n° 25. Photo : Julien Aliquot (2008).
- Haloua (Liban). Ordonnance du dieu de Remala sur l’ordre du dieu ange Mélicerte (156 apr. J.-C.). IGLS XI, 1. Photo : Julien Aliquot (2004).
- Baalbek (Liban). Dédicace latine à un décurion de la colonie romaine d’Héliopolis-Baalbek. IGLS VI, 2794. Photo : Julien Aliquot (2009).
Contact : Julien Aliquot
julien.aliquot@mom.fr