Faire de la recherche en et sur la Palestine, séance 2 (26/03/2019)
Présentation
Ce séminaire a pour but de réunir mensuellement des chercheurs francophones qui font de la recherche en et sur la Palestine. Cela permettra d’ouvrir un espace de réflexion concernant le positionnement de chercheurs étrangers et/ou palestiniens face aux enjeux du « faire scientifique ». Inspirée d’une sociologie des sciences Latourienne où la preuve scientifique transparaît dans ce que nos recherches font effectivement advenir dans le monde, ce séminaire sera l’occasion de réfléchir collectivement à la manière dont nos travaux participent du monde social qui nous entoure. En effet, en Palestine comme ailleurs, les travaux scientifiques renouvellent constamment la compréhension de la réalité sociale et politique présente mais contribuent également à écrire une certaine histoire palestinienne.
Séance 2, mardi 26 mars 2019 à 17h
Institut Français, Ramallah
Intervenant·e·s
La transformation de la géographie de la Palestine et son impact sur la recherche
Dr Hadeel Fawadleh – Birzeit University/IFPO
L’expulsion des Palestiniens de leurs propres terres en 1948 et la perte de leurs terres ont marqué le début de la construction de l’identité palestinienne. La mémoire est devenue un substitut à la terre dépouillée, car la terre dans la culture palestinienne est un concept à trois dimensions : géographique, économique et sociale. La terre de Palestine a connu différentes transformations, à la création d’ »Israël », des réfugiés, et la signature des Accords d’Oslo de 1993 entre autres. Sur la base de ces quelques mots, nos recherches sur la diaspora / l’exil palestinien, la patrie, les liens et les réseaux et le retour se heurtent à des obstacles en termes de concepts, de recherche sur les terrains et de mise en œuvre.
Des réseaux funéraires au service d’une solidarité territoriale
Clémence Vendryes – Doctorante à l’IREMAM, Université d’Aix-Marseille
Le cimetière est un lieu identitaire ancré dans un territoire consacré, il est donc une ressource pour les discours politiques, mais aussi pour la construction des repères des habitants. En suivant les gestionnaires et les habitants qui prennent soin des cimetières de Lod-Ramle, Jérusalem et Ramallah, mon but est de retracer les liens économiques, politiques, sociaux et affectifs qui font que ces différents cimetières fonctionnent ensemble, reliés par des représentations religieuses et politiques et/ou par les migrations et les déplacements des habitants.
Cette approche transnationale s’appuie sur le concept géographique de mise en réseau (shabaka) de différentes situations politico-administratives faisant advenir un territoire funéraire qui fait vivre une Palestine ni passée, ni future, ni enclavée, ni projetée, mais solidaire, à la fois réticulaire et territoriale.
Contact : contact.tp@ifporient.org