Faire de la recherche en et sur la Palestine, séance 1 (26/02/19)
Présentation
Ce séminaire a pour but de réunir mensuellement des chercheurs francophones qui font de la recherche en et sur la Palestine. Cela permettra d’ouvrir un espace de réflexion concernant le positionnement de chercheurs étrangers et/ou palestiniens face aux enjeux du « faire scientifique ». Inspirée d’une sociologie des sciences Latourienne où la preuve scientifique transparaît dans ce que nos recherches font effectivement advenir dans le monde, ce séminaire sera l’occasion de réfléchir collectivement à la manière dont nos travaux participent du monde social qui nous entoure. En effet, en Palestine comme ailleurs, les travaux scientifiques renouvellent constamment la compréhension de la réalité sociale et politique présente mais contribuent également à écrire une certaine histoire palestinienne.
Séance 1, mardi 26 février 2019 à 17h
Institut Français, Ramallah
Intervenants
Le positionnement de chercheurs Palestiniens vis-à-vis du « faire scientifique »
Abaher El Sakka – Université Birzeit
Je souhaite réfléchir sur le positionnement de chercheurs palestiniens vis-à-vis du « faire scientifique ». Pour concevoir le travail du terrain en Palestine, il faut en exposer les limites et les contraintes. De quelle société palestinienne s’agit-il ? Comment définir cette société ? Pour cela, il faut réfléchir sur les mots « occupation » ou « colonial » et tracer les débats interne sur les conditions politiques et sociales de la production scientifique « authentique » mais aussi de l’usage des langues etc.
Je vais également revenir sur la diversité des positionnements axiologiques et épistémologiques d’auteurs de sciences sociales. Réfléchir à la question de la « neutralité » appelle à discuter des différents champs de notions mobilisés par chaque groupe de chercheurs et la manière dont cela indique des différences dans leur perception en sciences sociales.
La prison comme seul horizon : comment enquêter sur un engagement politique sous occupation militaire avec James Scott ?
Flora Youssef-Gonseth– Université Paris VIII – IFPO
Je me propose pour cette première séance de revenir sur le questionnement empirique et théorique de mon projet de thèse autour de la contestation féminine Palestinienne des prisons de l’occupation. En revenant d’abord brièvement sur la manière dont ce terrain particulièrement « fermé » est aussi le lieu d’une contestation active qui tentent d’ouvrir sans cesse des espaces de liberté, je souhaite montrer comment mon expérience d’enquête m’a forcé à rechercher des modèles théoriques qui me permettent de penser ce paradoxe. Pour cela je présenterais le concept de « texte caché » de Scott qui permet de passer de l’analyse d’une domination « structurante par le haut » de l’action des dominés vers une analyse des frontières mouvantes de cette domination politique que les dominés contestent sans cesse.
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