Mission archéologique d’Ej-Jaouzé (Metn) : Campagne annuelle 2024
La mission archéologique d’Ej-Jaouzé entreprend sa 13e campagne annuelle de fouilles, du 17 juin au 20 juillet 2024.
Le site archéologique est situé dans le caza du Metn, à environ 40 km de Beyrouth, voisin de l’agglomération de Mrouj.
Les fouilles actuellement menées à Ej-Jaouzé ont été initiées par l’Ifpo en 2012 (direction Lina Nacouzi), à la demande expresse de la Direction générale des Antiquités du Liban. Elles s’inscrivent dans le cadre du sauvetage du patrimoine libanais, le site ayant subi des dégradations importantes lors de la transformation d’un chemin de terre traversant le site en une large route goudronnée.
À partir de 2016, Lina Nacouzi (Ifpo) et Dominique Pieri (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) assurent la codirection de la mission, qui est placée sous tutelle du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Les travaux menés ont apporté des résultats importants pour la connaissance de l’occupation humaine de la montagne libanaise, un domaine d’étude peu connu jusqu’à présent.
Le site, installé dans un paysage exceptionnel sur un éperon surplombant la vallée du Nahr el Kalb, se situe à 1 400 m d’altitude, le long d’une ancienne route reliant Beyrouth à Damas. Il s’agit d’une agglomération rurale organisée en couronne autour d’une dépression centrale, complétée par un groupe de sarcophages et des carrières. Le village se compose d’une série d’habitations implantées sur la colline et d’un quartier bas doté de bâtiments monumentaux et de dépendances.
Si les fouilles ont mis en évidence les traces d’une première fréquentation du site dès l’âge du Bronze ancien, elles ont surtout permis d’éclairer la vie quotidienne d’un domaine vinicole de l’époque byzantine (4e-7e s.), constitué d’une riche résidence aristocratique et d’installations de production, notamment deux grands pressoirs à vin, exceptionnels pour la région. Le domaine est incendié vers le milieu du 7e siècle, au cours des troubles qui bouleversent le Proche-Orient (invasions perses puis conquête musulmane). Abandonné pendant près d’un demi-millénaire, le site est réinvesti par une communauté paysanne qui s’adonne désormais à la réduction du minerai de fer, une richesse de la région très rare au Proche-Orient, et de grande qualité, commercialisée vers Beyrouth et Damas.
Les objectifs pour 2024 sont de poursuivre l’exploration du secteur L, présentant des niveaux d’incendie intéressants datés du début du 5e siècle, de continuer l’étude de l’habitat situés sur les terrasses byzantines (secteur F), et d’entreprendre la fouille d’une tombe byzantine plurielle (A2t1) et de sépultures médiévales (secteur R4).
Tutelles et partenaires
Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ; Laboratoire d’excellence « Religions et Sociétés dans le Monde Méditerranéen » (Labex RESMED) ; Institut Français du Proche-Orient (IFPO) ; Agence universitaire de la francophonie (AUF) ; CNRS UMR 8167 Monde byzantin ; Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1) ; Direction générale des antiquités du Liban (DGA) ; Université libanaise (UL) ; Université Saint-Joseph (USJ).
Fondation ARPAMED (Archéologie & Patrimoine en Méditerranée) ; Fondation CLIO