Peintres et stucateurs de l’Antiquité. Contextes rupestre et hypogée au Proche-Orient (26/11/2018)
Conférence organisée dans le cadre des Rendez-vous de l’Ifpo à Beit Beirut
Conférencier
Claude Vibert-Guigue, UMR 8546, CNRS-ENS
Résumé
Les découvertes archéologiques au Proche-Orient depuis le XIXe siècle conduisent à observer des décors peints et stuqués dans des aménagements antiques taillés dans le rocher, accessibles en façade ou aménagés sous terre. Si les tombeaux sont les plus nombreux, de l’habitat, des salles de banquet ou des sanctuaires apparaissent également.
Par nature, ces structures se fondent avec le paysage et nécessitent une alimentation en eau et en lumière. Aménagés sur des terrains en pente ou au pied de falaises, elles peuvent souvent inaperçus sous d’épais remblais qui sont rarement dégagés en totalité. Les cavités perchées peuvent de leur côté perdre leur façade d’origine lors de brusques effondrements naturels. Les conditions de conservation des enduits sont souvent meilleures que dans le bâti construit. Les plafonds ou voûtes résistent mieux, même si de lentes altérations dues au poids des remblais se produisent. Parfois constatées dès l’Antiquité, ces phénomènes nécessitaient de construire des renforts, de prévoir une maçonnerie destinée à être peinte, ou de compléter une roche défaillante par des aménagements maçonnés.
Par nature, le substrat rocheux apporte peu d’éléments de datation, la stratigraphie intérieure est peu évocatrice des activités menées, activités que le passage incessant des pilleurs au cours des siècles a d’ailleurs le plus souvent bouleversé. La taille rupestre permet des volumes et aménagements éloignés des modèles canoniques. Les décors peints ou stuqués s’adaptent à ces contextes, sans chercher à imiter des grottes rocailleuses. Au contraire on note le rôle tenu par les imitations d’architecture et de placages (podium, colonne, entablement), l’évocation d’un monde végétal et animal, et la personnalisation des volumes par des figures d’inspiration mythologique ou religieuse.
Des exemples ont été choisis allant de la fin de la période hellénistique jusqu’aux Ve et VIe siècles, les inscriptions peintes précisant parfois la langue usitée (grec, araméen, latin). Les graffiti arabes attestent par ailleurs une longévité de passage ou d’occupations de certaines cavités dont le programme iconographique est toujours resté visible.
Date et horaires
26 novembre 2018, 17h30