Études contemporaines | Gestion de l’eau à Amman. Présentation d’un terrain de recherche en géographie urbaine, par Jules Régnier | 29 avril 2024
Calendrier des séances – 1er semestre 2024
- Lundi 12/02/24 à 15h30 (Beyrouth)
- Lundi 26/02/24 à 15h (Beyrouth) & 16h (Amman)
- Lundi 11/03/24 à 14h (Beyrouth)
- Lundi 29/04/24 à 16h00 (Amman)
- Lundi 13/05/24 à 15h30 (Beyrouth) [séance reportée à l’automne 2024]
- Lundi 03/06/24 à 15h30 (Beyrouth)
Lundi 12/02/24 à 15h30 (Beyrouth)
en présentiel :
Ethnographier la relation : une anthropologie du patronage dans la vie quotidienne. Retour réflexif sur une enquête dans le Chouf joumblatti,
par Isabelle Rivoal, directrice de recherche CNRS, Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative, Nanterre
Modération/ discussion : Matthieu Rey, chercheur CNRS, directeur du département d’études contemporaines Ifpo
Dans le courant de la décennie 2000-2010, j’ai mené de longues enquêtes dans les cercles des partisans de Walid Joumblatt et du PSP ainsi que des familles qui s’inscrivent dans son patronage. De Baaqline à Cola dans les locaux du PSP, de l’université américaine à Mukhtara, et jusqu’à Sydney auprès des migrants de longue, j’ai observé comment la relation à un « patron » politique est loin d’être unidimensionnelle, mais doit être appréhendée dans la variété de ses manifestations. A partir d’une ethnographie que j’ai située à dessein en marge des discours et de la structuration partisane stricto sensu, j’ai tenté de saisir comment le leader politique se manifeste en tant que « polarité vide » qui tient essentiellement par la manière dont les gens sont en relation à elle et de quelle manière, différenciée, ils le sont. J’ai tenté de comprendre une partie de la société druze se structure « en relation à » Joumblatt et comment c’est dans cette relation que se situe un part de la légitimité du patronage.
Au moment où je reviens au Liban pour reprendre et mettre en perspective ce travail, je m’interroge sur sa pertinence alors que la permanence même du patronage est l’objet de profondes remises en question et alors que Walid Joumblatt travaille depuis des années à assurer sa succession comme si rien ne changeait. Comment poursuivre ce travail ? Comment remettre l’enquête sur le métier pour en actualiser les contours ?
Lundi 26/02/24 à 15h00 (Beyrouth) | 16h (Amman)
Ifpo Jordanie, Amman, salle Mounif
et en ligne : https://cnrs.zoom.us/j/92442253736?pwd=eHppQlRROHltTGV4YTJob0I1amEyZz09
ID de réunion: 924 4225 3736 | Code: 3fm7HQ
Stratégies dans l’interaction : l’accès aux terrains doms au Moyen-Orient et en France,
par Yahya Al-Abdullah, doctorant CRH/EHESS, fellow à l’IC Migrations – Bourse Injaaz à l’Ifpo Amman
« De l’intégration urbaine des Doms Syriens en banlieue parisienne »
& Kahina Guillard, doctorante en Anthropologie à l’Inalco CERMOM/CESSMA.
« Se soustraire aux regards. Ethnographier les stratégies de contournement de la violence dans la société dom en Jordanie »
Modération/ discussion : Simon Dubois, chercheur Ifpo Amman
Cette intervention sera introduite par un bref état des lieux des ethnonymes relatifs aux Doms en présence au Moyen-Orient. Suivront les présentations conjointes des travaux de Yahya Al-Abdullah (en Turquie et en France) et de Kahina Guillard (en Irak et en Jordanie). Cet échange permettra d’interroger les conditions d’accès à ces différents terrains, et de mettre en lumière ce qui est en jeu dans les premières interactions.
Yahya Al-Abdullah est doctorant/chercheur en anthropologie sociale à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), sous la direction de Nancy L. Green. Ses recherches portent sur la migration et l’intégration de communautés doms en Seine-Saint-Denis. Yahya s’intéresse aux pratiques quotidiennes de ces communautés par le biais de leur installation, et de l’économie informelle dans laquelle iels peuvent être impliqué.e.s, notamment en ce qui concerne leur inclusion au sein des programmes d’intégration des migrant.e.s et demandeur.euse.s d’asile. Son travail s’inscrit dans le cadre d’une recherche-action participative et contributive. Ainsi, il réalise des projets artistiques d’éducation populaire (théâtre, danse, musique…).
Kahina Guillard, doctorante en anthropologie à l’Inalco (CERMOM/CESSMA) depuis 2023 sous la direction de Bruno Hérin et Mériam Cheikh. Elle reviendra sur l’ethnographie menée entre 2021 et 2022 au Kurdistan irakien dans un village dom. Son travail de recherche s’intéresse à la pratique du silence comme d’une stratégie de dissimulation. Cette première expérience de recherche l’a conduite à entamer en ce début d’année 2024 un nouveau terrain de recherche dans la continuité de ce projet, cette fois-ci en Jordanie. Dès lors, elle s’interroge sur les différentes formes de contournement de la violence entreprises par les groupes doms pour maintenir leur statu quo.
Lundi 11/03/24 à 14h (Beyrouth)
En ligne : https://us06web.zoom.us/meeting/register/tZcqcOyhrj0iH93rlGfNlKIVqPfTQ2r34-j7
Contourner l’économie coloniale ou y concourir ? L’expérience des zones économiques spéciales palestiniennes,
par Taher Labadi, chercheur Ifpo Jérusalem
Modération/ discussion : Nizar Hariri, Chaire de recherche sur les environnements urbains au Proche-Orient
Le développement de zones économiques spéciales se veut être une pièce maîtresse d’une stratégie palestinienne axée sur le libre accès aux marchés mondiaux, l’attraction de capitaux étrangers et la croissance du secteur privé. Pour l’Autorité palestinienne et ses partenaires, il s’agit également de s’accommoder au mieux d’une économie coloniale de plus en plus astreignante, à défaut de pouvoir la contourner. Pour autant, ces parcs industriels mettent plutôt en exergue l’étendue du contrôle qu’exerce l’administration israélienne sur les espaces industriels et les processus de production palestiniens, et pourraient même y concourir.
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Lundi 29/04/24 à 16h00 (Amman)
Ifpo Jordanie, Amman, salle Mounif
Et en ligne : https://us06web.zoom.us/meeting/register/tZUqdeGprDgsH9HXAq39x9z9E2JkJlChF2LA
Gestion de l’eau à Amman. Présentation d’un terrain de recherche en géographie urbaine
Par Jules Régnier, étudiant en Master 2 de géographie à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Modération/ discussion : Simon Dubois, , chercheur Ifpo Amman.
Cette séance vient présenter les deux mois de terrain effectué à Amman dans le cadre de son mémoire de master 2. Elle sera l’occasion de revenir sur l’accès au terrain et ses difficultés, les questions de recherche et la méthodologie employée ainsi qu’une première esquisse de résultats. Dans son mémoire, Jules étudie la gestion de l’accès et de la consommation de l’eau dans la ville d’Amman. Il analyse les difficultés d’accès à la ressource dans un contexte de restriction quotidienne de l’eau et de tensions liées à l’accroissement naturel et à l’urbanisation. Il s’agit d’une étude de géographie urbaine qui repose sur deux aspects. Un premier, technique, concerne les moyens de produire de l’eau pour la ville d’Amman. Un second, socio-spatial, traite de l’accès à l’eau en fonction des différentes aires urbaines d’Amman (Nord, Sud, Est, Ouest).
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Mercredi 15/05/2024 à 15h30 (Beyrouth) [séance reportée à l’automne 2024]
En ligne : https://us06web.zoom.us/meeting/register/tZIscO6qrzwuG9EC_5yvgki5SPWPriHedmk1
Tensions urbaines et historiques à Bourj Hammoud : une première enquête auprès des réfugiés kurdes syriens
par Charlotte Watelet, chercheuse LAP/CETOBaC, fellow de l’Institut Convergences Migrations.
Modération/discussion : Anna Poujeau, Chargée de recherche CNRS/ Lesc
Si à l’échelle du Liban, la figure du Syrien s’apparente à celle de « l’indésirable », à Bourj Hammoud, le quartier arménien de la banlieue-est de Beyrouth, les frontières s’entremêlent et les identités se brouillent, rabattant la colère des habitants sur la population kurde. En effet, les nombreux conflits qui ont éclaté au sein du quartier, faisant suite aux bouleversements sociaux, économiques et politiques provoqués par l’afflux massif de Syriens, se resserrent autour de la population kurde de Syrie. Que ce soit à travers le traitement médiatique de ces évènements ou dans les discours locaux, la présence syrienne semblerait être intériorisée comme une intrusion, voire une « agression » proprement kurde, laquelle émanerait du caractère éternellement violent de cette communauté. Cette conflictualité singulière et locale pose un ensemble de questions, tant du point de vue de l’anthropologie de la violence et de la vulnérabilité, que de l’anthropologie de la mémoire et des migrations forcées. Quels enjeux de mémoire sont susceptibles d’être soulevés par la migration syrienne, et a fortiori kurde syrienne ? Comment ces mémoires travaillent-elles les tensions actuelles et comment s’articulent-elles ou se confrontent-elles ? À travers cette étude, il s’agit également de voir la manière dont cette conflictualité agit sur la vie des Kurdes syriens, qui endossent le double rôle de victime et de bourreau. Comment cette exclusion multiforme, représentée au quotidien par des politiques d’expulsion, par des comportements discriminatoires, par des processus de catégorisation, s’incarne-t-elle dans le vécu des sujets ? Comment donner du sens à un passé brutalisé – une brutalité sans cesse réactualisée ? Après avoir effectué un séjour exploratoire à l’automne dernier, je développerai les premiers résultats de cette recherche et exposerai les enjeux qui se dessinent à partir de ce terrain.
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Lundi 03/06/24 à 15h30 (Beyrouth)
En ligne : https://us06web.zoom.us/meeting/register/tZYpdOyhrTopEtfIMPiLBQ-loq5F_T6P-Cmh
Intervenant : Matthieu Rey, chercheur CNRS, directeur DEC Ifpo
Titre à venir
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Sahar Aurore Saeidnia, Ifpo