La vie urbaine en exil. Les réfugiés syriens au Proche-Orient, sous la direction de Jalal Al-Husseini, Kamel Doraï, Delphine Mercier, Béatrice Mésini, Virginie Baby-Collin
En décembre 2010, l’immolation de Mohamed Bouazizi en Tunisie déclenche un soulèvement populaire contre le régime, qui va rapidement gagner d’autres pays arabes. Début 2011, des premières manifestations ont lieu en Syrie. Elles seront réprimées dans le sang par le régime syrien plongeant le pays dans un conflit qui a fait plus d’un demi-million de morts. Le conflit a également entraîné l’un des mouvements de réfugiés les plus importants depuis la Seconde Guerre mondiale. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies (UNHCR) dénombre aujourd’hui plus de cinq millions et demi de réfugiés pour la plupart installés dans les pays voisins, et cela sans compter près de six millions de déplacés internes, sur une population totale de 23 millions d’habitants : c’est ainsi la moitié de la population syrienne qui a été déplacée depuis le début du conflit. Si, en 2023, la Turquie est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés syriens (3,2 millions), le Liban (790 000) et la Jordanie (650 000) ont de leur côté la proportion de réfugiés la plus élevée dans le monde par rapport à leur population : les réfugiés syriens représentent près de 4 % de la population de la Turquie, 6 % de celle de la Jordanie, et 16 % de celle du Liban (UNHCR, 2023 ; UNDESA, 2022). Alors que le régime syrien a été réintégré en mai 2023 à la Ligue arabe et que la question du retour des réfugiés est posée par les États où ils se sont installés, ce numéro explore les modalités de réception, d’ancrage et d’insertion de ces hommes et de ces femmes en Jordanie et au Liban, les deux pays arabes voisins qui ont vu leur population fortement transformée par ces migrations…
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