Trois chercheu·rs·ses et une doctorante ont rejoint le Département des Études Contemporaines
Le Département des Études Contemporaines accueille cette année trois chercheu·rs·ses et une doctorante à Beyrouth, Erbil et dans les Territoires palestiniens, qui conduisent des recherches dans plusieurs domaines des sciences sociales et humaines (philosophie, histoire et géographie).
Nibras Chehayed est membre de l’ANR Shakk. Il a une formation pluridisciplinaire en architecture, en théologie et en philosophie. En 2018, il a soutenu une thèse à l’École normale supérieure de Paris sur l’écriture du corps chez Nietzsche et Derrida. La version remaniée de sa thèse est en cours de publication aux Éditions Garnier Classiques. Avec Emma Aubin-Boltanski il a récemment traduit 19 Femmes : Les Syriennes racontent, paru en septembre 2019 aux Éditions Stock. Titulaire d’une bourse Marie Skłodowska-Curie, il développe actuellement une recherche postdoctorale portant sur le corps tragique dans le contexte syrien actuel à l’Université Paris-Diderot, ayant comme organisation partenaire le CNRS/Ifpo au Liban. Il sera durant cette année universitaire à l’Ifpo Beyrouth.
Candice Raymond est titulaire d’un doctorat en histoire de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (Paris), obtenu en 2013 avec une thèse consacrée aux historiens libanais contemporains et à l’écriture de l’histoire ottomane du Liban. Ses recherches actuelles s’inscrivent dans une réflexion sur l’histoire et la sociologie des sciences sociales dans le monde arabe d’une part, et sur l’histoire des mondes intellectuels libanais d’autre part, en interrogeant en particulier les effets structurants des contextes de guerre. Son projet de recherche à l’Ifpo, intitulé « Des savoirs engagés. De la politisation des sciences sociales pendant la Guerre du Liban (1975-1990) », entend saisir comment la guerre civile, dès lors qu’elle affecte les cadres socio-institutionnels de la production en sciences sociales, affecte aussi les rapports structurels entre champs savants et champ politique, ainsi que les trajectoires d’engagement intellectuel ou de défection des acteurs scientifiques. Avant de rejoindre l’Ifpo, Candice a été chercheuse postdoctorale à l’Orient-Institut Beirut (Fondation Max Weber), à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (Aix-Marseille Université) et à l’Université Paris I – Panthéon-Sorbonne (ERC Social Dynamics of Civil Wars). Elle est aussi membre du comité de rédaction de la Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée (REMMM).
Cyril Roussel, géographe, chercheur CNRS, est affecté à l’Ifpo – Erbil depuis le 1er septembre 2019. Il travaille sur les rapports entre identité et territoire en particulier en contexte communautaire (Syrie, Irak), sur les effets de limites et de discontinuités (frontières culturelles), mais aussi sur les dynamiques migratoires dans cette région. Il s’intéresse surtout aux reconfigurations socio-spatiales (processus d’inclusion et d’exclusion) des populations et de leurs territoires qui vivent en contexte frontalier (frontières internes culturelles ou externes) et qui sont concerné(e)s par des mouvements migratoires soit comme populations migrantes, soit comme populations accueillantes.
Clémence Vendryes est doctorante à l’Université Aix-Marseille, à l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (UMR 7310) sous la direction d’Éric Chaumont et Cédric Parizot. Elle bénéficie depuis cette année d’une AMI de l’Ifpo dans les Territoires Palestiniens. Sa thèse s’intitule « Une géographie de la Palestine par ses cimetières, pratiques funéraires, espace vécu et construction nationale ». Elle a débuté sa thèse en 2018 au croisement de la géographie humaine et de l’anthropologie politique sur les cimetières palestiniens. Son travail s’inscrit dans la nécropolitique pour repenser une géographie de la Palestine où les morts sont des acteurs du conflit israélo-palestinien, entre guerre post-mortem et stratégies de résistance des tombes musulmanes et chrétiennes. Le but est de comprendre comment en tant que traces du passé, corps politique et horizon religieux, les cimetières contribuent à la construction des espaces palestiniens par des récits individuels qui peuvent s’articuler aux projets politiques nationaux.