Contact dialectal et accommodation linguistique : le cas des réfugiés palestiniens à Beyrouth
Responsable : Nina van Kampen
Thèse de doctorat (en cours de préparation), sous la direction de Georgine Ayoub et Bruno Herin.
Partant du constat que la langue est au cœur des interactions sociales entre Libanais et Palestiniens au Liban, et que celle-ci donne lieu à des catégories et catégorisations sociales, cette recherche de thèse de doctorat en sociolinguistique se propose de contribuer à identifier les contours des identités multiples et mouvantes des Palestiniens en exil, en utilisant la langue comme outil d’analyse.
En empruntant aux méthodes de l’anthropologie, ce travail enquête sur le rôle des pratiques et représentations langagières dans les constructions identitaires et se fonde sur l’élaboration d’un corpus d’entretiens et de conversations recueillis auprès des membres de la communauté palestinienne de Beyrouth. La variation que nous retrouvons dans les pratiques langagières permet d’appréhender la complexité et la diversité des pratiques sociales et spatiales des individus sous un nouvel angle. Ainsi, un fort maintien de formes linguistiques palestiniennes pourrait être révélateur de la ségrégation et de la marginalisation des Palestiniens du Liban, comme d’un attachement particulier au territoire et aux localités de Palestine.
En plus d’enquêter sur la relation entre langue et identité, notre objectif est aussi de contribuer à la connaissance des variétés parlées de l’arabe dans le territoire d’origine des informateurs. Cela nous permettra de reconstituer des pièces manquantes dans la connaissance de l’arabe palestinien, que la migration forcée a fragmenté, tout en dévoilant les effets du contact avec les populations (libanaises et palestiniennes) sur place.